ACTION TRAM GRATUIT POUR TOUTES ET TOUS Ce mercredi 28 octobre 2020, une 20taine de militant.es d’Extinction Rebellion Bordeaux et d’ANV COP 21 Gironde ont mené une action de désobéissance civile non violente. Faisant suite à la Semaine de Rébellion « La ville est à nous » du 11 au 19 Octobre, cette action a permis aux lire la suite

ANV-COP21 Gironde

ACTION TRAM GRATUIT POUR TOUTES ET TOUS

Ce mercredi 28 octobre 2020, une 20taine de militant.es d’Extinction Rebellion Bordeaux et d’ANV COP 21 Gironde ont mené une action de désobéissance civile non violente. Faisant suite à la Semaine de Rébellion « La ville est à nous » du 11 au 19 Octobre, cette action a permis aux usagers des 4 lignes de tramways de voyager en toute tranquillité et gratuité !
 Dès 6h00 du matin, les militant.es ont quadrillé la ville pour coller des stickers sur les lecteurs de carte à l’intérieur des tramways, annonçant une journée gratuite. Rappelons que le secteur des transports est le deuxième plus gros émetteurs de gaz à effet de serre responsable du dérèglement climatique. En France, 1 trajet de voiture sur 4 fait moins de 3 km. La question des transports en commun et des mobilités douces est donc primordiale et à débattre au sein de la société pour un avenir viable.
L’Ademe affirme : « On peut se poser la question de la légitimité de faire payer l’usage des transports collectifs, alors que les coûts des autres modes de déplacement sont, pour l’essentiel, pris en charge par la collectivité (et donc par l’impôt) et peu ou pas par les usagers de ces modes». Rendre les transports en commun gratuits (à réseau constant) coûterait 5,1 milliards d’euros en France. Et nous nous rappelons des 20 milliards accordés au secteur de l’aviation cette année…
En septembre 2018, l’agglomération de Dunkerque met en place la gratuité totale des transports en commun pour ses 200 000 habitant.es. Il s’agit donc de la principale ville européenne à avoir sauté le pas. Quelques mois plus tard, l’Observatoire des villes du transport gratuit et les rencontres des villes du transport gratuit sont créés.
A Bordeaux, la municipalité actuelle souhaite renforcer les tarifications sociales, mettre en place la gratuité totale pour les 15 – 25 ans ainsi que la gratuité pour toutes et tous durant les pics de pollution et événements majeurs (fêtes de la musique, etc). Seulement, nous évoquons la question des inégalités face aux transports avec une classe dite « moyenne » toujours plus en difficulté : des revenus trop haut pour bénéficier d’aides, trop bas pour choisir librement son moyen de locomotion.
Les transports en commun reposent principalement sur trois sources de financement : les recettes commerciales (tickets ou abonnements par les usagers), le versement mobilité (taxe par les entreprises) et les subventions publiques (l’impôt par les administré.es). Le service public des transports de Bordeaux Métropole et ses 170 millions de voyages effectués sur le réseau TBM, a généré plus de 80 millions d’euros de recette en 2019.
Néanmoins, la Métropole a fait le choix de déléguer le service public des transports à la même société privée depuis 2009 : Kéolis Bordeaux Métropole faisant 241 992 700,00 € de chiffres d’affaire total en 2019 avec une rémunération de plus de 6 millions d’euros en tant que délégataire. Et s’il y avait une régie métropolitaine pour gérer ce service public…
« Dunkerque n’a pas d’Arena de 10 000 places pour recevoir Rihanna, mais on a les transports collectifs gratuits », assume Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de l’agglomération. En effet, la majorité municipale s’est opposée au projet de construire une grande salle de spectacle, qui aurait mobilisé 8 millions d’euros par an.
C’est une histoire de choix et de priorités ! Les agglomérations proposant ou expérimentant la gratuité des transports publics ont opté pour une hausse des subventions publiques et/ou une hausse du versement mobilité. Il y a également les possibilités de baisser certaines dépenses publiques et de taxer les sources de pollution comme le secteur aérien encore largement exonéré en France.
Qu’en est-il de la fréquentation des réseaux gratuits ? Une hausse de la fréquentation est observée, en partie portée par d’anciens usagers qui l’utilisent davantage. Parmi les nouveaux usagers, 50% utilisait auparavant leur voiture, à Dunkerque par exemple. Enfin, environ 1/3 des nouveaux usagers marchaient ou roulaient à vélo car ces derniers sont rarement « mono-modes ». Eh oui, nous pouvons être successivement cyclistes, piétons, automobilistes ou usagers des transports en commun selon le moment de la journée, de la semaine ou de la météo !
Un réseau gratuit permet de faire reculer les trajets en voiture. Nous l’avons dit : la moitié des nouveaux usagers abandonnent leur voiture. De plus, cela est souvent l’occasion d’une réorganisation du réseau… ce qui entraîne parfois des opérations urbaines d’envergure. A Dunkerque, les rues ont été réaménagées : optimisation des voies de bus, pistes cyclables supplémentaires, trottoirs plus larges, voire piétonnisation des rues redessinant le centre. Plus récemment, Montpellier, Lille, Narbonne, Paris… et une 10zaine d’autres collectivités comptent expérimenter, lors de ce nouveau mandat, la gratuité (d’abord partielle) de leur réseau de transport. Et particulièrement à Montpellier, où le nouveau maire, Michaël Delafosse, vise la gratuité totale en 2023.
Dans un contexte de Covid-19, une baisse de fréquentation des réseaux est constatée avec le développement du télé-travail et d’autres formes de mobilité, dont le vélo. Ne serait-il pas le bon moment d’expérimenter la gratuité des transports en commun à Bordeaux ? Et si le nouveau Maire de Bordeaux utilisait les _voix / voies_ démocratiques pour connaitre l’opinion des habitant.es ?
Contact presse : page Facebook Extinction Rébellion Bordeaux
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