Closing de la cession de Mondadori France à Reworld Media : un passage en force au mépris de la loi Communiqué de l’intersyndicale de Mondadori France Les salariés de Mondadori France viennent d’apprendre, par un communiqué de Reworld Media mis en ligne à 17 h 45, la finalisation de la vente de l’entreprise. Et, en conséquence, lire la suite

Closing de la cession de Mondadori France à Reworld Media : un passage en force au mépris de la loi

Communiqué de l’intersyndicale de Mondadori France

Les salariés de Mondadori France viennent d’apprendre, par un communiqué de Reworld Media mis en ligne à 17 h 45, la finalisation de la vente de l’entreprise. Et, en conséquence, sa prise de contrôle par Reworld Media dès demain, 1er août.

Une telle précipitation à conclure la cession au cœur de l’été, alors que beaucoup de salariés sont en vacances, paraît particulièrement indécente. Elle ne peut que susciter d’importantes difficultés pour assurer la transition et la continuité de l’activité à un moment où salariés, fournisseurs et partenaires de l’entreprise ne sont pas forcément disponibles pour prendre les nombreuses mesures qui vont s’imposer.

Plus encore, Mondadori et Reworld Media violent délibérément la décision rendue par le TGI de Nanterre de 11 juillet dernier (lire le précédent communiqué de l’intersyndicale). En effet, celui-ci constatait qu’en s’abstenant délibérément d’organiser l’information et la consultation sur les orientations stratégiques préalablement à celles sur le projet de cession, les sociétés de l’UES Mondadori Magazines France avaient commis un abus de pouvoir empêchant le CSE d’exercer ses prérogatives et affectant la légalité de la consultation sur le projet de cession. En conséquence, il leur enjoignait d’ouvrir la consultation sur les orientations stratégiques 2019 avant toute remise valable d’un avis sur le projet de cession et toute saisine régulière des autorités chargées de veiller à la concurrence.

Manifestement, Mondadori et Reworld Media s’estiment au-dessus de la loi. Concrètement, ils privent le CSE et les salariés de toute visibilité et de toutes garanties sur l’avenir des magazines et de l’emploi, même dans un domaine aussi prévisible et aux répercussions potentielles aussi lourdes pour une entreprise de presse que l’exercice de la clause de cession des journalistes.

Compte tenu des conséquences catastrophiques pour l’emploi et la qualité éditoriale des rachats précédemment effectués par Reworld Media, ce passage en force dans un flou savamment entretenu ne peut que susciter les plus grandes inquiétudes : on voudrait abîmer l’activité qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

A noter que la direction de Mondadori France n’a même pas eu l’élémentaire bienséance d’informer les représentants du personnel de l’imminence du closing. Un signe supplémentaire d’un immense mépris à l’égard des élus et des salariés.

L’intersyndicale prendra toutes les initiatives requises pour faire respecter le droit, préserver les titres et garantir les intérêts des salariés.

L’intersyndicale Mondadori France CFDT-CGC-CGT-FO-SNJ

Contacts :
Dominique Carlier (06 26 80 06 76)
Bruno Thomas (06 60 06 01 26)

Mondadori France est la filiale française de l’éditeur italien Mondadori, contrôlé par la famille Berlusconi. Elle édite une trentaine de titres (Science & Vie, Auto Plus, Grazia, Télé Star, Le Chasseur français…). Elle a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros pour un EBITDA de 26 millions d’euros.

Montrouge, le 31 juillet 2019

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