Dans la dernière lettre de l’UPP- Nouvelle-Aquitaine, son délégué régional Philippe Roy relève de nouveaux (et nombreux problèmes) posés aux photographes professionnels au cours de cet été : privatisation de l’espace public rendant impossible l’exercice de leur profession, propositions tarifaires sous-estimées, demandes de cessions de droits abusives, abus de concours photos, inquiétude sur l’évolution des lire la suite

Dans la dernière lettre de l’UPP- Nouvelle-Aquitaine, son délégué régional Philippe Roy relève de nouveaux (et nombreux problèmes) posés aux photographes professionnels au cours de cet été : privatisation de l’espace public rendant impossible l’exercice de leur profession, propositions tarifaires sous-estimées, demandes de cessions de droits abusives, abus de concours photos, inquiétude sur l’évolution des droits de diffusion sur le numérique et la rétribution des auteurs… Hélas  les sujets polémiques sont légion !

 

Les organisateurs du World Surf League à Lacanau ne manquent pas d’air:

Jusqu’à présent il fallait cliquer pour accepter les conditions générales d’un service en ligne, maintenant, il suffit de lire une affiche sur la plage, pour accepter les conditions des organisateurs de la coupe du monde de surf :
« Vous pénétrez sur le site de l’événement. En passant ces panneaux affiches, vous acceptez d’être lié par les termes et conditions suivants. Si vous n’êtes pas d’accord avec ces termes et conditions, veuillez quitter le site de l’événement immédiatement. »
S’en suivent les conditions, dont, bien sûr, « vous acceptez que vous ne pouvez pas utiliser l’image (s) et le contenu (fixes et animés) ou audio pris sur le site de l’événement….. afin d’utiliser à des fins commerciales ».
Encore un bel exemple de la privatisation de l’espace public, en l’occurrence au détriment des photographes !
Shoot4me :
Suite à la publication de plusieurs offres de missions, force est de constater que les propositions tarifaires pour les réaliser sont souvent sous-estimées et que les cessions des droits, (qui peuvent être très larges pour des collectivités), ne  sont pas prises en compte. Voir le billet d’humeur de Stéphane Scottohttp://stephanescotto.unblog.fr/2016/07/27/shoot4me-ou-luberisation-du-metier-de-photographe/

Concours photo, la fête continue : Médaille d’or discernée à la commune de Lège-Cap-Ferret : http://www.visagespaysages-lcf.fr/

Bien sur, comme d’habitude, le fait de participer implique que « Toutes photographies remises – y compris celles qui n’auront pas été sélectionnées – pourront être exploitées par la Mairie à des fins de promotion de la Presqu’île de Lège-Cap Ferret. L’auteur s’engage à céder ses droits sur une durée de 10 ans. » , et l’article 8 sur la cession des droits précise :
« Chaque participant déclarant être l’auteur de la photographie soumise, reconnaît et accepte qu’en la soumettant, il cède son droit d’auteur et renonce à l’intégralité de ses droits sur celle-ci sous réserve de citation de l’auteur à la première utilisation de la photographie. Les photographies utilisées à des fins promotionnelles n’engendreront aucune forme de rémunération. ».

Rien a gagner, donc,  mais, en récompense,  les lauréats se verront décernés des médailles !!!! « Trois des 20 photos sélectionnées seront médaillées (or, argent, bronze) par le jury principal. »

Nous vous invitons à signer la pétition lancée par notre confrère Stéphane Scotto pour dénoncer cet état de fait : https://www.change.org/p/mr-michel-sammarcelli-maire-de-l%C3%A8ge-cap-ferret-pour-l-annulation-du-concours-photo-visages-et-paysages-cap-ferret?recruiter=34350511&utm_source=petitions_show_components_action_panel_wrapper&utm_medium=copylink

Concours la Dépèche du Midi-Photocash :

Toujours des clauses abusives de cession de droit au détriment des photographes, mais en plus, un contrat de diffusion en libre de droit  par l’ agence micro-stock Photocash !

http://www.ladepeche.fr/article/2016/07/27/2391837-concours-envoyez-nous-votre-plus-belle-photo-d-occitanie.html,
Photocash : https://www.photocash.fr/#xtor=SEC-2
Contrat Photocash : https://www.photocash.fr/contrat-cession-droits dans lequel on peut lire : «  En contrepartie de la cession des droits consentis à Photocash, l’auteur percevra une commission de 50%, à titre de droits d’auteur, du montant hors taxe des ventes d’Œuvres de l’auteur effectivement réalisées par Photocash. Soit 5 euros pour la vente d’une photo et 10 euros pour une vidéo. »
Commentaire d’Henri Comte, photographe à Montpellier :
« Nouvelle banque d’images low-coast, Photocash a trouvé un nouveau filon pour se fournir en photos d’amateurs en manque de reconnaissance : lancer des concours photos. Dernier en date, un concours photo avec la Dépêche du Midi : « Envoyez nous vos plus belles photos d’Occitanie ».
Avec ce système, les organisateurs font coup double et le contributeur se fait doublement avoir :
1: Il cède ses droits à la Dépêche du Midi en participant au concours
2: Il cède ses droits à PhotoCash qui pourra « commercialiser » ses images en lui reversant royalement 50% des ventes, c’est à dire 5 € par photo pour une cession intégrale de ses droits d’auteur.
Le slogan de ce nouveau microstock est : « Vos photos ont de la valeur ».
Clairement, nous n’avons pas les mêmes valeurs. »
Bien sur l’UPP est saisie de ces cas.

 » Vent de révolte chez les photojournalistes contre l’AFP » :
http://fr.actuphoto.com/36197-vent-de-revolte-chez-les-photojournalistes-contre-l-afp.html,

Proposition de loi pour que les agences de presse puissent créer un droit voisin :
A l’instar des sociétés d’auteurs, les agences de presse souhaitent faire légaliser un droit voisin sur la diffusion de leur production sur le web, via les moteurs de recherche.
http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=d0112135&idtable=d0112135&_c=Droit+d%27auteur+&rch=ds&de=20160703071018&au=20160705&dp=1+an&radio=deau&aff=52442&tri=p&off=0&dateName=dateAlerte&al=true&afd=ppr&afd=ppl&afd=pjl&afd=cvn

L’idée de ce texte pour les agences de presse est logique : Cela  semble normal que les agences touchent des droits sur la diffusion web des contenus qu’elles ont monté et qui circulent librement.
La question est de savoir, si ce projet de loi aboutit, comment seront répartis les droits : Est-ce que les agences en redistribueront une partie aux rédacteurs et photographes, sans qui ces contenus n’existeraient pas, ou garderont-elles tout pour elles ?

Philippe Roy

NB: L’exposition des photographes de l’UPP Nouvelle-Aquitaine se poursuit dans les locaux du Club de la Presse de Bordeaux

(Photo Pierre Sauvey)

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