Samedi 8 juin, France 3 Aquitaine rediffuse à 15h25 un documentaire sur le frelon asiatique, le « tueur d’abeilles », qui a envahi ces dernières années le Sud-Ouest de la France. Un documentaire réalisé par un journaliste bordelais, Eric Moreau, qui, victime de la crise de la presse écrite, a décidé de renouer avec ses premiers amours, lire la suite

Samedi 8 juin, France 3 Aquitaine rediffuse à 15h25 un documentaire sur le frelon asiatique, le « tueur d’abeilles », qui a envahi ces dernières années le Sud-Ouest de la France. Un documentaire réalisé par un journaliste bordelais, Eric Moreau, qui, victime de la crise de la presse écrite, a décidé de renouer avec ses premiers amours, la télévision et les documentaires. Retour sur un parcours étonnant et instructif

France 3 diffuse ce week-end ce documentaire de 52 minutes sur un véritable fléau dans notre région : le frelon asiatique. Sous forme d’enquête, de l’Aquitaine à la Chine en passant par Paris et sa région, le journaliste bordelais, Eric Moreau et son équipe, sont revenus sur l’histoire et les ravages créés par ce terrible insecte. Le film interroge les scientifiques et montre également l’implication de certains anonymes qui, avec de faibles moyens, cherchent à l’éradiquer ou plutôt, à enrayer sa propagation. Co-produit par La Lanterne et France Télévisions, ce documentaire marque pour lui le début d’une nouvelle aventure, d’un « virage dans sa carrière ».

Une baisse importante des piges en presse écrite

Aujourd’hui, âgé de 49 ans, il a souffert en tant que journaliste pigiste de la crise de la presse écrite. Il fut l’un des correspondants de Aujourd’hui en France/Le Parisien (pendant 8 ans) et de La Dépêche du Midi en Aquitaine, mais aussi de l’agence de presse américaine AP. Ces dernières années, ses piges se sont brutalement réduites, au point qu’il a négocié son départ de ces trois entreprises de presse au printemps 2012. « A Aujourd’hui en France, il n’y a presque plus désormais que des brèves et de moins en moins de longs papiers », fait-il remarquer. Aujourd’hui, il ne reste à Eric Moreau que des piges dans le journal local Les Echos judiciaires. « C’est important pour moi de garder un pied dans le journalisme, mais, je suis obligé de me diversifier ».

Son passé dans l’audiovisuel, une condition indispensable pour se lancer dans des documentaires 

Réfléchissant à une « reconversion », il a fait le choix de se lancer dans la réalisation de documentaires. « Dans la presse, le métier s’est fortement précarisé », lâche-t-il, amer. Car, ce journaliste a fait une grande part de sa carrière dans l’audiovisuel à Paris, pendant 15 ans précisément. « J’ai été rédacteur en chef à France 3 national, correspondant à Moscou de TV5… », raconte Eric Moreau, qui est diplômé du CUEJ et a un DESS de journaliste spécialisé dans les affaires européennes. Il a gardé de « bons contacts » dans le milieu, qui lui ont permis de reprendre du service. Ainsi, récemment, Eric Moreau a été rédacteur en chef pendant deux ans du magazine Archipels sur France Ô, qui tourne des documentaires sur les cinq continents. « Cela m’a remis le pied à l’étrier dans le monde des documentaires ». Il en avait déjà réalisé plusieurs à France Télévisions il y a 20 ans, notamment dans le secteur de l’équitation, l’une de ses multiples passions.

« Stimulant intellectuellement » 

Ce documentaire sur le frelon asiatique est le début d’une nouvelle aventure. Et, comme en témoigne cette rediffusion sur France 3 Aquitaine, son choix semble judicieux. « J’ai plus vécu l’an dernier sur les droits d’auteur du frelon que sur mes piges de journaliste », observe-t-il. En prime, « c’est plus intéressant intellectuellement, que de faire des papiers à la va-vite, ce qui nous est de plus en plus demandé. Là, on fait de l’enquête, de l’investigation », ajoute Eric Moreau. Pour ce documentaire, il a rencontré des agriculteurs, des scientifiques de l’Inra, du Museum d’histoire naturelle et parle d’environnement, d’économie, de mondialisation…

Vivre du documentaire n’est pas simple non plus…

Pour autant, la filière documentaires souffre aussi de la crise économique et des restrictions budgétaires, en particulier à France Télévisions. « Aujourd’hui, si tu n’as pas plusieurs co-productions, tu ne peux pas tourner un documentaire », constate Eric Moreau. Un travail de longue haleine, qui revient au producteur… qu’il faut convaincre de l’intérêt du projet. Ce qui nécessite d’avoir un excellent réseau à Paris. Les notes de réalisation (lieux de tournage, situation…) n’interviennent bien sûr qu’une fois que le budget est bouclé. « Il faut savoir que lorsque l’on écrit le scénario, on n’est pas payé. On ne touche les droits d’auteur que l’année suivant la diffusion », rappelle-t-il.  Ce qui signifie, que pour bien vivre du métier, il est souhaitable de pouvoir en tourner au moins trois par an. Les sommes engagées à chaque fois sont importantes. En amont du tournage, deux personnes ont travaillé avec Eric Moreau, six sur le tournage qui a duré un mois et demi, ainsi que le montage et la post production. « A Bordeaux, à France 3 Aquitaine pour le montage, j’ai travaillé avec de grands professionnels qui ont du matériel dernier cri », souligne-t-il.

Pleins de projets et d’envie dans les cartons

Le succès de ce documentaire qui est diffusé dans d’autres régions de France 3, après avoir été retransmis une première fois en avril 2012, lui a donné de l’allant pour de nouveaux projets. Il tourne actuellement un documentaire sur les relations entre la France et le Canada et sera dans quelques jours dans le bureau de Jean-Marc Ayrault à Matignon. Le journaliste a de nombreux autres projets encore confidentiels en cours. « A terme, j’aimerais faire de la fiction. Un documentaire de 52 minutes , c’est la même durée qu’une fiction », lâche-t-il, plein d’ambitions.

Nicolas César

Plus d’infos sur le documentaire : http://aquitaine.france3.fr/documentaires/index.php?page=article&numsite=6371&id_article=17951&id_rubrique=6380

 

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