Image de l'article sur la Maison des Journalistes pour le site du Club de la presse de Bordeaux.

À défaut de pouvoir exercer leur profession dans leur pays d’origine ou par peur, des journalistes sont contraints d’abandonner leur pays. Ces journalistes en exil se réfugient majoritairement en Europe où leurs écrits et reportages sont acceptés, lus et entendus. Ils viennent généralement d’Afrique et du Moyen-Orient, et plus précisément de Turquie, Congo, Irak, Iran lire la suite

À défaut de pouvoir exercer leur profession dans leur pays d’origine ou par peur, des journalistes sont contraints d’abandonner leur pays. Ces journalistes en exil se réfugient majoritairement en Europe où leurs écrits et reportages sont acceptés, lus et entendus. Ils viennent généralement d’Afrique et du Moyen-Orient, et plus précisément de Turquie, Congo, Irak, Iran et Afghanistan*. En France, il existe une structure qui les accompagne dans la réinvention de leur vie, de leur quotidien et de leur métier : La Maison des Journalistes. 

 
Des profils reconnus, des visages de face
Fondée en 2002 à Bobigny par la journaliste Danièle Ohayon et par le réalisateur Philippe Spinau, la Maison des Journalistes a pour mission de défendre la liberté d’expression, et par conséquent, de la presse. C’est Darline COTHIERE, une linguiste de formation et consultante en communication qui se trouve à la tête de cette structure.
La Maison des Journalistes donne refuge à des journalistes en exil et les soutient dans leur parcours d’immigration. 14 chambres au sein de l’immeuble sont mises à leur disposition jusqu’à l’obtention de leur statut de réfugié. La structure facilite également leurs démarches administratives et les aide à s’adapter à leur terre d’accueil, avec des cours de Français par exemple, et l’accès à diverses formations. 
 
Certains de ses occupants sont activistes et souhaitaient dénoncer l’anormalité du quotidien de leur pays d’origine si irréaliste. Ils ont filmé la guerre, ils photographiaient les blessés… Ils souhaitent désormais que leur travail puisse servir d’archives, et que de ces preuves justice soit faite.
D’autres cherchaient une forme de laïcité, de liberté de croyance et de représentation. Parmi eux se trouvent des femmes journalistes notamment, qui luttent pour le droit des femmes dans leur pays via la création de médias indépendants engagés par exemple. Des sujets autour du féminisme qui restent donc tus par les menaces.
 
Un refuge, un média et un programme de sensibilisation

Pour poursuivre leur combat, la Maison des Journalistes organise parfois des expositions de dessins ou de photos de presse sur leurs murs. Ce lieu leur apporte également un support sur lequel écrire, et leur offre une chance d’exercer leur métier de nouveau. Il s’agit du média web : L’œil de la Maison où les auteur(e)s se partagent la plume de la liberté d’expression. Au fil des pages : portraits de journalistes de guerre, reportages qui n’auraient jamais dû voir le jour, retours sur des violences, sur des mises en silence et des nouvelles lois aux quatre coins du monde. Les dessous de l’emprise de certains États sur le journalisme et l’accès à l’information sont étudiés. Les pressions endossées par ces journalistes avant de fuir leur pays sont exposées… Téléphones piratés, menaces, tentatives d’assassinat, disparitions…

La Maison des Journalistes a également lancé son programme de sensibilisation Renvoyé Spécial où témoignages et débats sont à l’honneur. Créé en 2006, il s’appuie sur les partenariats du « Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI, instance du Ministère de l’Éducation nationale) » *. Ce sont désormais 14 éditions de Renvoyé Spécial que compte la Maison Des Journalistes à son actif, avec des journalistes intervenants issus de 18 pays différents.

À elle seule, La Maison des Journalistes propose un toit, une formation culturelle et professionnelle, un support médiatique, et surtout une sécurité retrouvée. Cette structure singulière dont l’essence-même est de réaffirmer ce qu’est la liberté de la presse, lutte tous les jours pour que celles et ceux qui se taisent pour ne pas mourir n’aient plus jamais à le faire.

 

Kim Gaborieau
 
Sources
Ensemble – Groupe d’Aide aux Journalistes Exilésengaje : https://www.engaje.be/
Renvoyé Spécial – Présentation, de la Maison des Journalistes : https://www.maisondesjournalistes.org/presentation/
48h de la Pige : 20 ans, voyons grand, le magazine de Profession : Pigiste 
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