Du 25 au 30 juin plusieurs débats et la venue de syndicalistes CFDT et de jeunes journalistes québécois alimentent des débats sur la profession. Avec des séjours en entreprise et la participation aux « 48 heures de la pige » à l’IJBA. « Il y a 39 ans, un premier groupe de Québécois a permis à Pierre lire la suite

Du 25 au 30 juin plusieurs débats et la venue de syndicalistes CFDT et de jeunes journalistes québécois alimentent des débats sur la profession. Avec des séjours en entreprise et la participation aux « 48 heures de la pige » à l’IJBA.

« Il y a 39 ans, un premier groupe de Québécois a permis à Pierre Cherruau, le fondateur du Club de la Presse de Bordeaux, de réunir un groupe de journalistes prêts à les accueillir. Cette première équipe lui a fait envisager six mois plus tard la création de notre club, les relations entre confrères et consœurs de médias différents, sur le plan local, s’étant normalisées . »

Notre présidente Lætitia Langella a ainsi accueilli la quarantaine de journalistes, dont onze Québécois, venus au premier débat organisé le 25 juin, en présence de Marie-Christine Cherruau, la veuve de notre président-fondateur disparu en 2006.

« A l’époque, poursuivit Lætitia Langella, 21 jeunes journalistes sont venus de tout le Québec comme vous partager des pratiques, des points de vue, des espoirs, des sujets avec des journalistes bordelais.Et je suis heureuse de recevoir également Sylvain Lafrance et Hélène Baril, deux anciens stagiaires de 1979, qui ont tenu à revenir, cette fois pour encadrer et aider les jeunes. »

Elle citera Anne Gotman, chercheuse au CNRS : « De manière générale l’hospitalité implique l’exercice de la générosité. Ce que l’on doit à l’autre est aussi ce que l’on se doit à soi-même : trouver dans la relation à l’autre un sens existentiel que le matérialisme peine à apporter. Alors bienvenue à tous, vous êtes chez vous ! »

Il appartenait à Elsa Dorey, vice-présidente du Club et organisatrice du séjour des Québécois avec Michel Lagacé, de l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ/LOJIQ) de présenter les activités prévues dans la semaine et l’activité du « Club pigistes » dont elle est chargée.

« Cette délégation du Québec que nous recevons est un peu le couronnement de ce que nous faisons depuis quelques années, soulignera-t-elle. On s’était dit que l’on devait toucher de nouveaux publics à l’extérieur de Bordeaux, mais de là à faire venir des pigistes de l’autre bout du monde, c’est inespéré ! »

Encore beaucoup à faire

C’était aussi le jour de la tenue à Bordeaux du Conseil national de l’Union syndicale des journalistes CFDT, et le Club l’a accueilli avant de proposer à ses membres un débat sur « les droits des pigistes à l’étranger ». Richard Hecht en fixe ainsi le cadre : « Nous dialoguons au niveau international pour savoir comment on exerce le métier de journaliste ailleurs, dit-il, et à partir de cas concrets on tente de savoir comment un journaliste travaillant à l’étranger peut bénéficier du support du syndicat. »

En introduction, Frédéric Marion-Garcia, secrétaire national a présenté l’USJ-CFDT,  qui compte 800 journalistes,  tandis que la Québécoise Marie-Philippe Gagnon, déléguée de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec présentait la FPJQ, née en 1965 « la plus grande association de ce genre au Canada avec 1600 journalistes, dont 15% de pigistes ». Elle remercie Michel Lagacé, délégué par l’OFQJ dans ce voyage, « d’avoir réuni des journalistes pour découvrir d’autres aspects de la profession ».

Une autre association, l’AJIQ, réunit les Journalistes Indépendants du Québec avec uniquement des salariés, tandis que la FPQJ peut avoir également pour membres des patrons de presse.

La Fédération travaille sur plusieurs fronts : la carte de presse, les tarifs de rémunération des articles et des piges, la liberté de la presse, etc… C’est qu’au Canada les statuts ne sont pas aussi réglementés qu’en France, même s’ils le sont davantage que dans certains pays d’Europe. Ainsi quelqu’un dans l’assistance évoquera l’Espagne, « où il n’y a pas de carte de presse, pas de définition légale du journalisme, pas de loi sur le cadre général des médias. »

Un riche dialogue s’installera entre plusieurs pigistes des deux côtés de l’Atlantique, à partir de témoignages comme celui de Camille Lavoix, qui racontera ses contraintes en France. La représentante CFDT de La Croix, Élise Descamps, signalera que son journal a créé une représentation des pigistes de l’étranger, tandis que Richard Hecht évoquera les sites illégaux qui reprennent des textes en français ou en anglais, les traduisent et les vendent un peu partout, dans le dos des journalistes pigistes.

Il y aura sans doute encore bien des combats à mener avant que la profession puisse bénéficier dans le monde entier d’un statut garantissant de bonnes conditions de travail, de rémunération et de respect du droit à l’information…

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REMERCIEMENTS

Le Bureau du Club a souhaité remercier les personnes ayant soutenu le projet d’accueil des Québécois :

  • Michel Robitaille, président de l’OFQJ/LOJIQ, sensibilisé par Sylvain Lafrance et Hélène Baril, anciens stagiaires de 1979, et Françoise Dost, de l’Union Professionnelle des Journalistes ;
  • Les pigistes, Frédérique Lehmann et Amélie Kolk, qui ont contacté les médias ;
  • Richard Hecht qui a organisé la rencontre avec la CFDT ;
  • Amélie et Klewi le Cozic, ainsi que Claude Ader-Martin, Jean-Marie Dupont et Jean-Pierre Spirlet, qui ont ouvert leur carnet d’adresses pour que les pigistes puissent préparer des reportages, et/ou apporté un soutien logistique ;
  • Laura Bonvalot, Coordinatrice du Club de la Presse, et Annabelle, stagiaire.
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