L’intégralité de la 10ème édition des Tribunes de la Presse ont été, du jeudi 26 au samedi 28 novembre, Covid-19 oblige, diffusées en direct, en ligne. D’une qualité exceptionnelle, sur un thème sensible –  “Vers un monde nouveau ? Tout est à réinventer“ -, elles ont balayé avec justesse l’actualité du moment et les perspectives qui lire la suite

L’intégralité de la 10ème édition des Tribunes de la Presse ont été, du jeudi 26 au samedi 28 novembre, Covid-19 oblige, diffusées en direct, en ligne. D’une qualité exceptionnelle, sur un thème sensible –  “Vers un monde nouveau ? Tout est à réinventer“ -, elles ont balayé avec justesse l’actualité du moment et les perspectives qui pourraient en découler. Tous les débats seront ensuite accessibles en replay. Une raison de les écouter ou de les ré-écouter…

Parmi ces débats, celui du jeudi matin sur “Avec la pandémie, une épidémie de fake news“ mérite une attention particulière de la part des journalistes ou des communicants que nous sommes. Autour des excellentes questions de Stéphane Courgeon, le plateau composé de Frédéric FILLOUX – Journaliste, éditeur de la lettre Monday Note, Grégoire LEMARCHAND – Chef des réseaux sociaux et du fact-checking à l’AFP, Fabrice ROUSSELOT – Directeur de la rédaction de The Conversation et Philippe THUREAU-DANGIN – Directeur de la revue Papiers/La revue de France Culture, a produit un débat de haut-niveau sur le sujet.

Où l’on apprend qu’aujourd’hui des centaines de journalistes travaillent à démonter ces fake news, mais aussi que le président d’un grand pays peut diffuser 27.000 mensonges en 4 ans, que nous sommes plus prêts à croire qu’à comprendre, que la technologie est plutôt du côté des pourvoyeurs de fausses nouvelles – avec des moteurs de recherche qui vont les favoriser -… Mais aussi que les médias ont leur responsabilité dans l’affaire – en particulier en choisissant mal leurs “experts“ -, que les journalistes ne sont pas innocents – quand ils tiennent un double discours dans un média et sur des réseaux sociaux -, qu’il existe une vrai rupture entre les médias et la société… Il faut 3 minutes pour désinformer et faire le buzz et trois heures ou plus pour démont(r)er le faux. Si on en a les moyens.

52% des Français sont sûrs de leur capacité à déceler les fausses nouvelles mais doutent de la capacité de leurs semblables de le faire, c’est tout dire.

Presse écrite : le monde d’hier ?

A cette question, les directeurs de la publication de Sud Ouest, du Monde et du Canard Enchaîné, ont répondu par la négative samedi matin.

papier

Certes Le Monde, comme l’a dit Louis Dreyfus, a aujourd’hui 330.000 abonnés payants sur le net. Mais c’est pour « réinvestir dans la rédaction« . Sud Ouest, c’est seulement 40.000 abonnés au numérique pour Patrick Venries et 140.000 acheteurs du journal. Quant au Canard, pour l’instant même pas de site web, mais « nous allons aller sur internet » a confié Nicolas Brimo.

Tous bougent. S’approprient le web et les réseaux sociaux. Mais tous sont confiants dans le maintien du journal papier. Même si cela ne passe plus forcément par une imprimerie dédiée. Sud Ouest s’apprête à franchir le pas de la réorganisation des siennes. Même si le papier est de plus en plus difficile à trouver… Et si les marchands de journaux sont de moins en moins nombreux.

Car les journaux (sur les différents supports) n’ont « jamais eu autant de gens qui (les lisent » (P. Venries)

Chacun sa stratégie. Le Monde drague ses futurs lecteurs sur Snapchat où ils sont pour l’instant 1,4 millions. Mise sur l’international, en particulier le monde francophone pour atteindre 1 million d’abonnés web en 2025. Et compte sur un financement émanant prioritairement de ses lecteurs et plus de la publicité.

Sud Ouest s’oriente vers la restructuration de son pôle d’impression, des suppléments magazines plus ouvertement régionaux et la création d’un Campus formation, information, lieu de débat à échéance de 4 ans pour continuer à faire vivre son support papier.

Quant à Nicolas Brimo, il sait que le Canard Enchaîné va devoir passer directement du 19ème siècle au 21ème mais cela ne lui fait pas peur : toujours sans pub, le canard est proportionnellement le plus riche… alors que, pour l’instant, il n’existe qu’en mode papier.

Logo vins de Bordeaux