Regards croisés entre la France et l’Espagne avec nos invitées journalistes sur le traitement journalistique des violences faites aux femmes et les pratiques antisexistes dans le milieu professionnel du journalisme. Comment informer et enquêter sur les violences sexistes ? Quelles préconisations pour éviter un langage sexiste ? Comment mettre en place des pratiques professionnelles égalitaires lire la suite

Regards croisés entre la France et l’Espagne avec nos invitées journalistes sur le traitement journalistique des violences faites aux femmes et les pratiques antisexistes dans le milieu professionnel du journalisme. Comment informer et enquêter sur les violences sexistes ? Quelles préconisations pour éviter un langage sexiste ? Comment mettre en place des pratiques professionnelles égalitaires au sein des équipes ? Comment sensibiliser et former pour éviter un journalisme sexiste ?

Le 13 novembre à 17h30 au plateau télé de l’IJBA

Invitées :
Magda Bar, journaliste, directrice de La Marea, un journal espagnol qui a lancé les enquêtes au long cours sur les féminicides.
Lénaïg Bredoux, journaliste à Mediapart, responsable du service politique et de la couverture des violences sexuelles et sexistes
Aliénor Carrière, journaliste et réalisatrice chez Arte, féministe militante à Prenons la Une
Coordination et modération : Viviane Albenga, MCF à l’IUT Bordeaux Montaigne, chargée de mission égalité femme-homme à l’université, et Maria Santos-Sainz MCF à l’IJBA.

En collaboration avec l’axe Médias du Laboratoire MICA et l’IJBA (Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine), Université Bordeaux Montaigne.

Il y a deux ans, les hashtags #MeToo, #MoiAussi, #Cuentalo, comme un mot d’ordre, ont fleuri sur les réseaux pour libérer la parole des femmes, dénoncer les agressions sexuelles et toutes sortes de discriminations et harcèlements sur les réseaux sociaux. Les journalistes se trouvent alors à la croisée de deux enjeux pour lutter contre ces violences : enquêter pour les mettre en lumière et participer de la dénonciation de leurs mécanismes, et les combattre dans leur propre milieu professionnel. En effet, la prise de conscience de ces problématiques a permis aussi de dévoiler dans les médias l’affaire de cyber-harcèlement mené par un groupe de journalistes et communicants 2.0, la ligue du LOL, qui diffusait des incitations à la haine sexiste et raciale contre des féministes et jeunes femmes journalistes.

En France et en Espagne, – où les femmes journalistes ont participé à organiser la grève féministe du 8 mars qui a réuni des centaines de milliers de femmes -, le journalisme s’empare de ces thématiques, avec une histoire et une ancienneté différente dans les deux pays. Plusieurs initiatives se sont mises en place, au sein des rédactions et/ou de collectifs féministes dédiés. Ce sont ces démarches pionnières que nous souhaitons aborder ici. Comment sensibiliser et former pour éviter un journalisme sexiste ?

En France, divers collectifs comme Prenons la Une, que nous accueillerons dans la table ronde, militent pour une égalité hommes-femmes dans les rédactions et développent des campagnes de sensibilisation et de dénonciation. La journaliste de Mediapart, Lénaïg Bredoux, a enquêté et couvert l’affaire Denis Baupin, qui a permis de donner la parole à plusieurs des femmes victimes : accusées de diffamation, elles ont gagné ce procès qui a salué le sérieux de l’enquête journalistique menée et ouvre un précédent pour libérer la parole des femmes dans des espaces de pouvoir. Ces espaces recouvrent d’ailleurs tant le champ politique que l’Université,  mais aussi les rédactions, milieux dans lesquels Lénaïg Bredoux a également enquêté.

En Espagne, outre l’existence de médias féministes depuis trente ans, plusieurs initiatives journalistiques sont nées récemment dans des médias généralistes : El Pais vient de créer la rubrique Féminisme. Le journal La Marea a lancé par crowfounding la financiation des enquêtes journalistiques pour évaluer les dommages entraînés par un féminicide. Le projet porte aussi le hashtag #Portodas, avec la publication de reportages où on reconstruit les histoires et leurs conséquences.

Ce retour d’expérience en France et en Espagne, avec trois invitées journalistes permettra finalement de proposer des préconisations fondées sur des études de cas, afin d’aborder ensemble les deux axes indispensables à l’élaboration d’un journalisme anti-sexiste : le traitement journalistique des violences faites aux femmes et les pratiques antisexistes dans le milieu professionnel du journalisme. Comment informer et enquêter sur les violences sexistes ? Quelles préconisations pour éviter un langage sexiste ? Comment mettre en place des pratiques professionnelles égalitaires au sein des équipes ? Ces enjeux sont précisément au cœur de l’actualité et de sa fabrique.

Maria Santos-Sainz
Maître de conférences
Responsable de la spé presse écrite/web

Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine
Université Bordeaux Montaigne
+ 33 (0) 5 57 12 20 20
maria.santos-sainz@ijba.u-bordeaux-montaigne.fr

affiche-feminisme

Logo vins de Bordeaux