Vendredi 11 juillet, les journalistes indépendants Zoé Keunebroek et Gabriel Taïeb, membres actifs du clubs, proposaient aux festivaliers et festivalières un atelier dédié à la lecture collective de l’ouvrage « Champs de bataille » d’Inès Léraud et Léandre Mandard.
« L’arpentage est une méthode de lecture collective issue de l’éducation populaire », indique en préambule le journaliste Gabriel Taïeb à la vingtaine de participants et participantes venus assister à cet atelier.
L’ouvrage choisi est une enquête sur la politique de remembrement réalisée par la journaliste Inès Léraud et l’historien Léandre Mandard, et retranscrite en bande dessinée grâce aux illustrations de Pierre Van Hove.
Le sujet est à la fois dense, et très politique. Initié par l’Etat français à partir des années 1950, le remembrement est une politique de modernisation agricole qui visait à redistribuer les parcelles entre exploitants, de manière à les regrouper et les agrandir. Exit les haies, refuges de biodiversité, et place aux grands élevages et aux immenses champs de monocultures.
Il s’agit alors de passer de l’ère de la société paysanne à un modèle productiviste. Un bouleversement brutal, qui s’est heurté à la résistance de nombreux paysans et paysannes, jugeant cette politique profondément injuste.


Désacraliser l’objet livre
L’ouvrage « Champs de bataille » documente cette histoire sur près de 150 pages. Pour cette lecture collective, le travail est réparti entre les participants et participantes qui forment 5 groupes distincts et lisent chacun une part de l’ouvrage, préalablement pré-découpé. « Cela permet de répartir la lecture, mais aussi de désacraliser l’objet livre », souligne Gabriel Taïeb.
Les groupes avaient pour consigne de restituer à l’ensemble des participants et participantes plusieurs éléments-clés concernant leur partie : les personnages principaux et leur rôle, le lieu de l’action, et les évènements marquants. Près de 45 minutes plus tard, les différents groupes prennent la parole à tour de rôle : cette restitution collective donne l’occasion de reconstruire pas à pas toute l’histoire de « Champs de bataille ».
« En seulement une heure, ce qui est un temps plutôt court pour ce type d’atelier, nous avons réussi à rendre compte d’un ouvrage journalistique qui traite d’un sujet complexe, constate Zoé Keunebroek. C’était assez satisfaisant de voir une bande dessinée que nous avons longuement étudié pour préparer cet atelier être résumée de manière aussi précise ».
Texte : Thomas Allard, journaliste et co-pilote du « Pôle journalistes rémunéré·e·s à la pige » du Club
Crédit photos : Gabriel Taïeb






