Chaque mois, à travers un billet d'humeur "en aparté", la parole est à nos adhérent·e·s journalistes, qui s'expriment sur leur vision de la profession de l'information et vous partagent leurs réflexions du moment. Ce mois-ci, soutien à nos confrères et consœurs à Gaza.

220 journalistes ont été tués par Tsahal à Gaza depuis le 7 Octobre, dont au moins 56 étaient délibérément ciblés, à l’instar du correspondant d’Al Jazeera Anas al-Sharif. 

« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », estime Reporters sans Frontières, qui avec le mouvement citoyen Avaaz, a appelé, le 1er septembre dernier, à la mobilisation plus de 150 médias du monde entier. Objectif : « faire entendre aux dirigeants de la planète qu’ils ont le devoir de stopper l’armée israélienne dans ses crimes contre les journalistes », « reprendre les évacuations de journalistes qui souhaitent quitter Gaza » et « obtenir pour la presse internationale un accès indépendant dans l’enclave palestinienne ».

Comme l’a déclaré un polémiste français pro-israélien (avant de juger ses propos « malheureux »), le motif officiel est « qu’il n’y a aucun journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse ». En réalité le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou tient à ce que sa guerre contre toute une population civile, bombardée et affamée, se déroule à huis clos.

Le premier ministre israélien est déjà poursuivi pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale. Celle-ci a reçu quatre plaintes de RSF pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza. La commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a rendu ses conclusions dans un rapport publié mardi 16 septembre dernier, et atteste qu’Israël est en train de commettre un « génocide » selon la convention de 1948. Le Club de la Presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine veut témoigner son soutien à ces actions. Il entend manifester sa totale solidarité avec les journalistes qui, contre vents et marées, parfois au péril de leur vie, tentent de nous informer sur les terrains de guerre ou dans des pays aux régimes autoritaires.

Même en cette ère de post-vérité, la manifestation de la réalité des faits est souvent de nature à mobiliser les opinions. Elle a probablement conduit au changement de cap d’Emmanuel Macron, qui a abouti ce 22 septembre, à la reconnaissance par la France de l’Etat palestien. Mais si l’issue du conflit ne peut être que diplomatique, les discours seuls n’arrêteront pas la barbarie à Gaza.

Simon Barthélémy, co-Président du Club de la Presse de Bordeaux Nouvelle-Aquitaine

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Pour aller plus loin :

[LE CLUB SOUTIENT]

L’équipe éditoriale du magazine Climax, que nous avons eu le plaisir de recevoir au Club, prépare un numéro spécial intitulé « FOR GAZA WITH LOVE ».

Au sommaire : Qui sont les Gazaouis et comment vivent et survivent-ils ? Que font les artistes israélien·nes et palestinien·nes en temps de guerre ? À quoi ressemble déjà un oasis de paix dans lequel cohabitent Juifs et Arabes ? Comment notre futur à tous·tes s’invente-t-il déjà là-bas ? 

Vous pouvez pré-commander le magazine en cliquant ICI. Rendez-vous pour un Apéro du Club avec Climax sur ce numéro à suivre !

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