Les 4 et 5 février derniers, le "Climat Libé Tour" organisé par le journal Libération faisait étape à l’Université de Bordeaux, sur le campus Victoire. Au programme, une série de débats, de conférences et d’ateliers pour décrypter et analyser les défis de demain.


Le dimanche 5 février, dans le cadre du « Climat Libé Tour« , une conférence sur le thème : « Comment parler du climat à l’heure du digital ? » se tenait sur le campus de la Victoire à Bordeaux. Le vulgarisateur politique Jean Massiet, qui anime une émission politique hebdomadaire nommée « Backseat » sur la plateforme de diffusion en ligne Twitch, et la journaliste Juliette Lenrouilly, rédactrice en chef du média web dédié aux questions climatiques Nowu étaient présents pour aborder cette question avec le public.

Génération climat

« Notre média s’adresse surtout à un public qui appartient à la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2010), indique d’emblée Juliette Lenrouilly. Pour cela, nous employons un ton très différent de celui qu’on retrouve dans les médias plus traditionnels. Notre manière d’écrire est très orale, nous n’hésitons pas à inclure des blagues dans les articles ou à y ajouter des quizz. Mais il y a également beaucoup d’enseignants et des parents qui utilisent notre média dans un but pédagogique », se réjouit la rédactrice en chef de Nowu. « Le public de l’émission « Backseat » est lui aussi très jeune, avoue Jean Massiet : « la moyenne d’âge est d’environ 24 ans ».
Une manière pour eux de parler du changement climatique avec une génération qui est particulièrement concernée par cette question. « L’urgence environnementale est l’un des sujets qui préoccupe le plus les jeunes, constate la rédactrice en chef de Nowu. Mais en réalité, ils sont loin d’être tous sensibilisés à cette question. Il existe donc un réel besoin de les informer sur ce sujet. » Si le média Nowu traite de la question écologique toute l’année, ce n’est pas le cas de l’émission « Backseat« . « Ce n’est pas moi qui décide de ce qu’il y aura au menu de l’émission, car je ne fais que suivre l’actualité politique, concède Jean Massiet. Mais quand le gouvernement dégaine une nouvelle loi ou un nouveau rapport sur l’écologie, j’ai alors l’occasion d’en parler ». Pourtant, au printemps dernier, le vulgarisateur politique a décidé de mettre la question climatique sur la table au moment de la campagne présidentielle en co-organisant – avec la journaliste du média Blast Paloma Moritz – le 13 mars 2022 une émission sur Twitch intitulée « Le débat du siècle » dans laquelle ils interrogeaient en direct plusieurs candidats à l’élection présidentielle sur leur programme écologique. « J’avais constaté un très faible traitement de cette question sur les médias télé et radio au cours de la campagne, et j’ai donc décidé de m’en saisir », souffle Jean Massiet.

Des solutions à grande échelle

L’une des grandes différences entre ces nouveaux médias en ligne et les médias plus traditionnels réside dans l’interactivité qui s’opère entre ceux qui consomment l’information et ceux qui la produisent : « lorsque je fais mon émission sur la plateforme Twitch, je suis en direct, et mon public peut me poser des questions ou faire des remarques via un outil de discussion en ligne, indique Jean Massiet. Cela me permet de répondre au mieux aux attentes de ceux qui me regardent ». Mais nous ne sommes pas là pour donner des leçons, souligne le vulgarisateur politique. « Il est très important d’être déculpabilisant, et de se mettre à la place de ces jeunes internautes », confirme Juliette Lenrouilly. L’urgence écologique est un sujet très anxiogène, on s’attelle donc à montrer qu’il existe des solutions à grande échelle, et pas seulement des petits gestes qui reposent uniquement sur les citoyens. » D’ailleurs, ces articles qui parlent de solutions à grande échelle sont ceux qui rencontrent le plus de succès, constate la rédactrice en chef de Nowu. Ce média en ligne se revendique d’ailleurs écolo sur le fond, comme sur la forme « France télévision, qui est à l’origine de la création du site Nowu a souhaité imaginer un site éco-conçu, parce que le numérique représente tout de même près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, confie Juliette Lenrouilly. Les images choisies sont de qualité très légère, nous avons éliminé les fonctionnalités superflues, et surtout nous avons décidé de ne pas proposer de format vidéo sur notre site car le streaming vidéo est l’un des principaux pôles de consommation énergétique induite par le numérique ».
De quoi faire de Nowu un média militant ? « On ne se définit pas comme un site militant, mais plutôt comme un média engagé face au changement climatique », assure Juliette Lenrouilly. Même son de cloche du côté de l’animateur de l’émission « Backseat » : « on peut voir mon émission comme une forme d’engagement. Mais ce que je souhaite avant tout à travers mon travail de vulgarisation politique, c’est que les jeunes participent davantage à la vie démocratique ».

Thomas Allard

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Le média Nowu est gratuit et accessible à l’adresse suivante :
https://www.nowuproject.eu/fr
L’émission « Backseat« , c’est tous les jeudis à 19h30, et ça se passe sur la plateforme Twitch :
https://www.twitch.tv/jeanmassiet
Et les replays des émissions précédentes sont accessibles sur You Tube :
https://www.youtube.com/channel/UC2ijB3_Fg2pIW1g6FeIiYKA
Pour plus d’informations sur l’empreinte environnementale du numérique :
https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-thematiques-transverses/lempreinte-environnementale-du-numerique.html

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