Journaliste bordelais, Barthélèmy ne s'est toujours pas remis de sa rencontre avec Samuel Beckett, un beau jour à Paris.
Jeune, tout jeune, il devait écrire un article dont le titre « Beckett en mémoire de moi » était tout un programme. Imaginée, cette œuvre journalistique avortée figure pour l’éternité sur une feuille blanche. Depuis, Barthélèmy en a noirci à profusion. Pour en vivre, puisque c’était son métier, mais aussi parce que l’écrivain a toujours pointé sous le journaliste. Depuis sa retraite bordelaise, l’auteur se projette sur plusieurs chantiers. Vice-président aux côtés de Rosalyne Bottrel puis de Marie-Christiane Courtioux au Club de la presse de Bordeaux dans les années 2009-2014, il se consacre désormais à plein temps à sa passion. » Chez moi, pas de meurtres, pas de viols mais une écriture personnelle » précise-t-il. Ainsi, l’auteur prépare une saga romancée de sa vie, des contes de fées. Aujourd’hui, le dernier-né a pour titre » En quête de Samuel Beckett », paru aux éditions L’ Harmattan dans la collection Graveurs de mémoire.
Quand le rêve devient réalité
Dans le tamis de la vie de Barthélèmy, il reste au fond une aventure culturelle intense, celle du Nouveau Théâtre » des années 50 vécue par un jeune homme monté à Paris tel un Rastignac pas vraiment passionné par ses études à la Sorbonne. Présenté par son décorateur à Jean-Marie Serreau, le provincial découvre un milieu théâtral en pleine effervescence et se retrouve au milieu de ceux qu’il admire tant.
Sans oser y croire, il est chargé de porter un colis à Samuel Beckett, découvre un géant dont le regard l’intimide, lui emboîte le pas, sans échanger un mot, sur le boulevard saint Michel pour se retrouver durant un mois au théâtre de l’ Odéon, à travailler, lui l’assistant de Jean-Marie Serreau, avec Beckett et Giacometti à une reprise d’ En attendant Godot… . » Il a 23 ans, Beckett 60. »J’ai tout fait pour l’approcher. J’étais sidéré, je ne voulais le déranger en lui posant une question ». Le rêve est devenu réalité, en partie grâce à sa mère qui lui a fait découvrir très tôt un nouveau monde en gestation.
Dans cet hommage vibrant à l’ audace et à la créativité sans bornes qui animaient ses acteurs, celui qui fut un temps secrétaire d’ Eugène Ionesco, livre un témoignage inédit dans un livre qui fourmille d’anecdotes pour que, espère-t-il, l’œuvre du génial Irlandais soit redécouverte par le plus grand nombre.
En quête de Samuel Beckett, aux éditions L’ Harmattan, collection, Graveurs de mémoire, 15 € ou 10,99€ au format numérique






