Le Club a accueilli, ce jeudi soir, le média participatif Ismée afin de mettre en avant une nouvelle initiative journalistique de la région. Animée et retransmise en direct grâce à notre adhérent Gabriel Taïeb, la conférence a permis une présentation approfondie et un échange riche sur les différents aspects du média de l’Entre-Deux-Mers. Rencontre avec l’équipe.
La genèse du projet
C’est quoi, vivre dans une société polarisée ? C’est à partir de cette interrogation qu’Anne-Sophie Novel, journaliste à l’initiative de ce projet, a déroulé le fil rouge de l’Entre-Deux-Mers. Ce territoire, niché entre la Garonne et la Dordogne, parfois surnommé « l’arrière-pays bordelais » (qui ne plait pas toujours à ses habitants par ailleurs), est un lieu riche, qui reste encore méconnu.
La plupart des membres de l’équipe ont d’ailleurs réalisé, en s’impliquant dans ce projet associatif, qu’ils avaient déjà vécu ou passé du temps dans ce secteur sans même s’en rendre compte. Ismée permet ainsi une prise de conscience du territoire et une redécouverte de ses racines.
Un média qui expérimente
Le but d’Ismée est avant tout de questionner la posture journalistique et d’éviter les biais habituels. La direction artistique, menée par Caroline Gomez, propose donc une esthétique originale, à contresens des codes traditionnels des médias : la joie et la vivacité s’expriment à travers une couleur dominante, qui sera différente à chaque saison mais toujours dans des teintes pastel.
C’est aussi dans cette logique que le photographe Ivan Mathie s’est interrogé sur la circulation des images et leur capacité à créer du lien au sein d’une communauté. En réalisant des portraits d’habitants, des connexions ont commencé à se tisser.
Ismée implique ses lecteurs dès le départ : du choix du nom jusqu’au contenu éditorial. Podcasts et newsletters sont les formats les plus demandés, mais le média n’oublie pas son amour du papier : un journal trimestriel verra le jour en septembre prochain, chaque numéro étant consacré à une nouvelle thématique. Margaux Mauclaire, géographe, rappelle qu’un territoire, ce sont avant tout des habitudes de vie : là où l’on fait ses courses, où l’on va au marché, où l’on croise ses ami.e.s, etc. Un territoire, c’est aussi une carte que l’on pourra retrouver à chaque édition.
On retrouve également un engagement fort autour de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI), avec Céline Boileau, adhérente au Club, qui souligne que le prisme local permet d’oser l’expérimentation. C’est pourquoi, dès le début du projet, des ateliers ont été mis en place pour identifier les besoins des habitant.e.s, et faire émerger posément l’esprit d’Ismée.
En adoptant une posture différente, Ismée se donne la liberté d’être curieux, ouvert et proche de son public. Et son terrain d’ancrage, lui permet d’innover sans perdre le lien.
Auteure : Chanel Beaujean, en stage au Club
Photo : Club de la presse de Bordeaux Nouvelle-Aquitaine
Légende photo : Gabriel Taïeb, a animé ce jeudi, la conférence du Club de la presse sur le nouveau média participatif Ismée.
