Jeudi 11 juin 2015           Desserte TGV – Réaction d’Alain Rousset : « Le compte n’y est pas »       Comme toutes les autres collectivités concernées, la Région Aquitaine, insatisfaite des propositions insuffisantes de la SNCF pour la desserte TGV, attendait une évolution légitime de ces propositions de la part de Jean Auroux, désigné conciliateur par Guillaume lire la suite

Jeudi 11 juin 2015

 

 

 

 

 

Desserte TGV – Réaction d’Alain Rousset : « Le compte n’y est pas »

 

 

 

Comme toutes les autres collectivités concernées, la Région Aquitaine, insatisfaite des propositions insuffisantes de la SNCF pour la desserte TGV, attendait une évolution légitime de ces propositions de la part de Jean Auroux, désigné conciliateur par Guillaume Pépy, PDG de SNCF.

Avec une grande déception, elle constate que ses propositions constructives et raisonnables n’ont pas été suivies, et que les évolutions apportées dans le cadre de cette conciliation ne sont pas à la hauteur des attentes des territoires.

 

Le succès de la mise en service de la LGV Tours-Bordeaux exige un « choc des fréquences » dès la mise en service de la nouvelle ligne, le 2 juillet 2017 : unenavette Bordeaux-Paris avec des trains directs rapides, fréquents, avec une capacité résiduelle suffisante pour permettre les changements d’horaire au dernier moment, à l’instar de la navette d’Air France, dont le succès repose largement sur la souplesse.

Le train est un mode de transport qui a des coûts fixes importants, dont l’économie repose sur le volume.

Nos voisins allemands et espagnols l’ont bien compris, en optant pour une offre volontariste, une politique tarifaire incitative et une maitrise accrue des coûts d’exploitation.

 

Par ailleurs, l’opposition des intérêts des différents territoires en matière de dessertes, mise en avant pour justifier  la faiblesse de l’offre proposée, ne correspond nullement à la réalité.

Les sillons ferroviaires permettant de faire circuler tous types de trains (bolides, semi-directs, caboteurs) existent ; il suffit de les activer.

En d’autres termes, les « bonnes dessertes » pour Bordeaux sont non seulement des « bonnes dessertes » pour Toulouse, Hendaye, Bayonne, Pau, Tarbes et Agen, avec des TGV continuant vers le sud, mais sont aussi de « bonnes dessertes » pour Libourne, Angoulême, Poitiers, La Rochelle, Châtellerault, et tous les territoires mieux desservis ainsi, tels que Bergerac.

En effet, c’est bien le report massif des passagers à haute contribution de l’aérien résultant du « choc des fréquences » qui assurera le succès commercial du TGV en procurant la marge commerciale permettant de financer des liaisons TGV moins bénéficiaires vers La Rochelle ou les villes intermédiaires sur l’axe Paris-Bordeaux.

Or, le modèle proposé par la SNCF, à peine amélioré par la mission de conciliation, repose sur des trains directs rares (13 ½ AR par jour seulement, avec des trous de 2 heures, et seulement une fréquence par heure en pointe), remplis à 100% ou presque, et donc sans la moindre souplesse pour des modifications de dernière minute.

Concrètement, ce modèle consiste à déverser, au mieux une fois par heure, 1 100 passagers sur le quai n°2 de la gare St-Jean dans deux rames duplex jumelées. Avec l’inconfort et les temps de piétinement que chacun peut imaginer…

 

Cela ne répond ni aux ambitions du projet ni aux attentes des usagers.

 

D’autre part, la Région Aquitaine entend pointer le manque de transparence des chiffres annoncés et de la méthode employée :

§        La SNCF annonce des pertes d’exploitation importantes, mais sans les justifier par le moindre calcul économique ;

§        Les études réalisées par le Cabinet d’expertise ferroviaire SMA, qui a assisté Jean Auroux, n’ont pas été communiquées.

L’ensemble des études et plans d’affaires prévisionnels doivent être communiqués, sous clause de confidentialité, aux partenaires financiers essentiels que sont les collectivités territoriales participant au financement de la LGV, pour qu’elles puissent y porter un regard constructif et critique.

Le principe d’une contre-expertise indépendante doit également être accepté par la SNCF.

 

Les collectivités territoriales ont consenti des efforts financiers considérables sur la construction de la ligne, dans le contexte économique et budgétaire que chacun connaît : plus de 300 M€ pour la Région Aquitaine.

Pour garantir un service à la hauteur de tels efforts, l’Etat et RFF, devenu SNCF Réseau, se sont engagés dès 2011 sur des niveaux de desserte pour chacune des gares intermédiaires entre Tours et Bordeaux, dans une convention de desserte, dédiée à cet effet.

 

Sur les bases actuelles, les engagements pris ne sont pas tenus.

 

Cette convention, tout comme la convention de financement de la LGV, prévoyait des comités de suivi présidés par l’Etat, qui n’ont jamais été réunis pour la première et ne le sont plus depuis fin 2011 pour la seconde.

 

La Région Aquitaine rappelle que la mission de conciliation confiée à Jean Auroux par la SNCF ne doit pas se substituer aux comités de suivi de ces conventions, et réitère sa demande de tenue de ces comités dans les meilleurs délais.

 

Si la Région Aquitaine salue la création d’une desserte supplémentaire sur Libourne, elle considère que pour Bordeaux et pour les territoires situés au sud, le compte n’y est pas.

Elle demande un niveau de desserte en trains directs à la hauteur de la réussite constatée sur Lyon (22 A/R), Lille (21 A/R) et Nantes (18 A/R).

 

19 Allers/Retours quotidiens directs entre Paris et Bordeaux permettraient de créer le « choc de fréquences » nécessaire : un train toutes les heures et toutes les demi-heures en pointe.

Ce niveau de desserte offrirait les dessertes nécessaires aux territoires situés au Sud : Montauban, Hendaye, Bayonne, Dax, Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes, Agen, Toulouse.

C’est aussi ce niveau de desserte qui permettra d’assurer le succès commercial de la ligne en abaissant le point d’équilibre permettant d’amortir les coûts fixes, moyennant les gains de productivité nécessaires de la SNCF.

 

La Région Aquitaine entend poursuivre sa mobilisation, aux côtés des usagers, pour obtenir, de la part de l’entreprise ferroviaire nationale et de sa tutelle, une offre réellement à la hauteur des besoins et attentes de tous les segments de clientèle (professionnelle, études, famille, loisirs), au service de la population et du développement des territoires desservis.

 

 

 

 

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