Depuis trois longues semaines, le photographe français Mathias Depardon est détenu sans motif réel dans un centre de rétention à Gazantiep, au sud-est de la Turquie. Les représentants des syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT- Journalistes) -membres de la Fédération internationale des journalistes (600.000 adhérents)- ont été reçus mercredi soir par M. Romain Nadal, lire la suite

Depuis trois longues semaines, le photographe français Mathias Depardon est détenu
sans motif réel dans un centre de rétention à Gazantiep, au sud-est de la Turquie. Les
représentants des syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-
Journalistes) -membres de la Fédération internationale des journalistes (600.000
adhérents)- ont été reçus mercredi soir par M. Romain Nadal, porte-parole du
Ministère des Affaires étrangères, afin d’exprimer leur vive préoccupation sur le sort de
notre confrère.

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Pour l’heure en effet, en maintenant sous les verrous Mathias Depardon, les autorités
turques font montre d’un profond mépris pour la liberté de l’information et le droit des
journalistes étrangers de pouvoir faire leur métier. Une seule avancée a été notée
dans les conditions de détention du journaliste français après qu’un agent du consulat
de France en Turquie a pu lui rendre visite samedi. Mais depuis plus rien. Les portes
de la prison se sont refermées brutalement.
Cette position intolérable du pouvoir turc et ce jusqu’au plus haut sommet de
l’Etat trahit une volonté d’empêcher les journalistes étrangers de venir couvrir
les événements dans ce pays où la liberté de la presse est confisquée.
La Turquie est aujourd’hui la plus grande prison au monde de journalistes. Plus de
150 de nos confrères sont actuellement emprisonnés. Sans oublier les milliers d’entre
eux qui se trouvent privés de cartes de presse par le régime, ceux qui sont devant les
tribunaux, ceux enfin qui sont contraints à l’exil pour exercer leur métier.
Le 19 mai, des organisations de défense de la liberté de la presse, dont les syndicats
français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes), membres de la FIJ et de
la FEJ, ainsi que plusieurs rédactions, ont saisi par lettre le ministre turc de l’intérieur,
Süleyman Soylu, appelant à la libération de notre confrère.
Aujourd’hui, il est urgent d’appeler la profession à se mobiliser et à faire
pression sur Ankara pour obtenir la libération immédiate et sans condition de
Mathias Depardon.
A cette fin et pour marquer notre solidarité avec notre confrère, les syndicats de
journalistes SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes ont pris la décision de s’associer au
comité de soutien de Mathias Depardon.
Les autorités turques ne peuvent pas continuer impunément à fouler au pied les lois
internationales. Elles doivent être tenues responsables du sort de notre confrère. Nous
réitérons nos appels aux autorités françaises pour qu’elles exigent la libération urgente
de Mathias Depardon. Nous apportons enfin toute notre soutien à la famille et aux
proches de notre confrère.
Paris, le 1 er juin 2017

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