Visuel voeux à la presse

Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine le 10 janvier, Bordeaux Métropole le 14, la Ville de Bordeaux le 16, il n'y a eu cette année, à Bordeaux, que trois cérémonies de vœux à la presse pour les grandes institutions. En effet, le Conseil Départemental de la Gironde avait décidé de ne pas en organiser, afin de protester contre les réductions financières faites par l'Etat aux collectivités locales.

Région Nouvelle-Aquitaine : pour un « big bang » de la décentralisation

Le Président socialiste du Conseil régional a défendu les dossiers qui lui tiennent à cœur : l’offre de formation publique (notamment vétérinaire), l’innovation industrielle (notamment sur la santé, les bio-carburants) ou la futur LGV au sud de Bordeaux. Il a regardé avec fierté la courbe légèrement excédentaire de l’emploi salarié industriel dans la région. Sur le plan politique, Alain Rousset a cependant souligné l’inquiétude des territoires face aux instabilités budgétaires, à ce qu’il appelle « l’hystérisation » de la vie politique française. Il se positionne, comme à son habitude, en éternel défenseur d’une véritable décentralisation, précisant que les régions représentent un pôle de stabilité car elles assurent toujours leurs services. «On va continuer à réparer les lycées, à faire rouler les trains, à faire rouler 5 000 bus par jour pour les scolaires, à accompagner les entreprises, à rendre des services publics, donc nous sommes un pôle de stabilité ».

Le Président prend appui également sur les autres pratiques européennes afin de réclamer davantage de décentralisation. « J’aimerais bien que les régions françaises soient comme les régions allemandes, italiennes, espagnoles, d’Europe du nord, qu’on ait aussi les compétences « éducation et santé » par ce que ça marcherait mieux ».

Et d’ajouter à contrario, que la centralisation peut être une atteinte à la démocratie : «Imaginons le RN au pouvoir, que ferait-t-il de tout ce pouvoir ? » clame-t-il.

Même chose côté budget, le Président explique que « l’assainissement de nos finances publiques passe par un « big bang » de la décentralisation ». La Nouvelle- Aquitaine est dotée d’un budget de 3,3 milliards d’euros et Alain Rousset regarde avec envie son partenaire allemand, le land de Hesse, qui dispose, dit il, d’un budget de 40 milliards d’euros.

Conseil Départemental de la Gironde : pour une grande cause

Le Conseil, présidé par Jean-Luc Gleyze, n’a pas fait de cérémonie, mais il avait cependant présenté ses voeux sur son site, dès le 1er janvier, et a fait une conférence de presse le 15 janvier. Il a publié une carte en faisant le souhait « d’une économie plus sociale et plus solidaire. Ce sera notre grande cause départementale 2025, c’est
l’énergie de la Gironde, et nous devons parler d’une seule et même voix pour une société plus juste, durable et solidaire
. » Il s’agit pour le Président « de défendre l’intérêt général par la mise en oeuvre conjointe d’une action publique de proximité, qui favorise le lien social, crée des emplois locaux et non-délocalisables et encourage la vitalité d’une économie au service de l’humain, aujourd’hui et demain. »

Le Conseil Départemental met l’accent sur les différents réseaux qui peuvent soutenir cette opération : les associations culturelles et sportives, les structures d’insertion pour les citoyens précarisés, les maisons de retraite associatives et publiques, les ESAT pour les personnes en situation de handicap, les crèches et associations du médico-social ou encore les coopératives de gestion des espaces naturels sensibles. « Ainsi, précise Jean-Luc Gleyze, l’année 2025 mettra en lumière ces acteurs et ces interactions avec nos territoires et verra la participation de la Gironde au GSEF (Global Forum for Social and Solidarity Economy) forum mondial de l’ESS en fin d’année. » Pour lui, l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est « une alternative concrète à l’ultralibéralisme (…) avec une volonté girondine de la développer en ruralité. » Avec trois pôles ESS: « en Libournais avec l’Usine végétale, en Sud Gironde avec Cap Solidaire et au nord avec Médoc Tiers-Lieux. » Et avec quatre « parcours territoriaux » co-organisés par la Région, le Département et les organismes ESS. Un partenariat a été signé avec la Mutuelle Girondine-MUTAMI, qui fait apparaître « la capacité des acteurs de l’ESS à proposer un modèle consolidé pour faciliter l’accès au soin« .

Enfin, dans le domaine de l’éducation, quatre collèges seront livrés cette année, Montussan (nouveau), Lussac, Parempuyre et Blanquefort (restructurations) et Coutras et Le Taillan (premières pierres). Et le département poursuit son effort d’équipement numérique avec le raccordement à la fibre, par « la fin du plus grand chantier départemental de France: Gironde Haut Méga. »

Bordeaux Métropole : transports, communes, logement et aménagement

La Présidente Christine Bost a rappelé qu’il y a un an, un observatoire de territoires a déclaré Bordeaux comme « la métropole la plus attractive de France« . Et elle a salué le retour à la croissance démographique, puis deux projets phares : l’extension du Marché d’Intérêt national et la rénovation du Parc des Expositions. Sans oublier d’autres sites, l’Aéroparc, Bordeaux Inno Campus, l’ancien site de Ford, ZIBAC, ou le projet Emme.

L’actualité climatique exige aussi de se préoccuper de la lutte contre les inondations. « La surveillance permanente des digues sur 17 communes correspond à une surface de 100 km2. » Sur le dossier des transports, elle reporte au premier trimestre une décision sur le câble entre les deux rives, et sur le métro, elle rappelle ses réserves sur le sujet, mais veut « aller au terme des études« . Tout cela engage des financements, et la Présidente critique « les contraintes budgétaires qu’on nous impose« . Elle note cependant que la Métropole  consacrera encore « environ 800 millions d’euros en 2025, avec toujours nos priorités, les transports, les communes, le logement et l’aménagement« . Sur le premier point, il s’agit toujours de développer « les transports en commun (en hausse de 8%), les mobilités douces, la marche et le vélo, donc diminuer la place de la voiture (trafic routier hors rocade en baisse de 2%). » Et il y aura de nouvelles lignes de tram et de bus express. Le pont de pierre fera l’objet d’un chantier de réparation jusqu’en 2030. Autre chantier, la Grande gare de Bordeaux, avec des trains RER-M et des lignes de cars express.

La Présidente a ensuite évoqué la politique des déchets avec les communes, qui ne se résume pas à la collecte et a amené « la pose de 410 bornes de collecte et traitement, l’objectif étant de 1600 bornes fin 2026« . Côté logement, tout en reconnaissant que « la situation est particulièrement difficile« , la Présidente « annonce une bonne nouvelle: en 2024, le nombre de logements sociaux agréés est supérieur à l’année 2023, qui était déjà la meilleure depuis 2018« . Enfin, sur l’aménagement, la Métropole veut lancer cette année six grands programmes: « Portes métropolitaines, Quartiers de gare, Corridors Tram et Bex, centres villes/centres bourg, nouvelles formes urbaines et territoires de nature. » Les plantations d’arbres, le traitement de l’eau, l’amélioration de l’air et le traitement des déchets continuent avec des contrats signés entre partenaires.

Voir le dossier de presse : https://www.bordeaux-metropole.fr/sites/MET-BXMETRO-DRUPAL/files/2025-01/DP%20-%20Voeux%20de%20Christine%20Bost%20-%20Janvier%202025.pdf

Ville de Bordeaux : le virage de la transition écologique

Pierre Hurmic, le Maire de Bordeaux, a accueilli la trentaine de journalistes présents en citant Le Canard Enchaîné : « La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas« . Et d’ajouter : « Alors, servez-vous-en ! Avec impertinence! ». Au passage, il a égratigné la politique gouvernementale, estimant que « la déclaration de politique générale est un discours pour gagner du temps, mais que l’écologie plus tard, c’est l’écologie trop tard. » Et le Maire résume sa propre action : « Nous avons fait prendre à Bordeaux le virage de la transition écologique« . Il a dressé un vaste panorama des programmes en cours en ce début d’année, et des projets. Tout cela va apparaître « dans un livre intitulé « Quand Bordeaux se réinvente » où nous creusons notre sillon d’une écologie pragmatique et inventive« . Ainsi, sur les choix de circulation en ville, il retient que « Bordeaux respire mieux, la pollution de l’air par l’oxyde d’azote a baissé de 28%« . Ou encore sur la végétalisation : « nous avons planté 57 000 arbres depuis 2020, une surface équivalente à 17 Parcs Bordelais. »
Les énergies nouvelles seront toujours mises en exergue, et en 2025, la surface de la toiture de la Base sous-marine accueillera 22.000 m2 de panneaux solaires. Dans un sondage publié à l’automne, 90% des bordelais se disent satisfaits de vivre dans leur ville. Pour autant, le Maire s’oppose toujours au métro, notamment en raison de l’instabilité du sous-sol en ville.

Une autre annonce de Pierre Hurmic est une mesure prochaine sur les SUV en ville. Dès le 2 mai, les véhicules les plus lourds (1 600 kgs pour les thermiques et 1 900 kgs pour les électriques et hybrides) devront payer plus cher le stationnement dans la capitale girondine. Cela touchera le tarif horaire et les abonnements, mais pas les véhicules professionnels. Les efforts de la Ville concernent aussi les piétons, « car nous avons le plus grand secteur piétonnier de France avec 245 hectares et 40 km de rues. Pour accueillir davantage d’habitants, le Maire évoque la surélévation qui permet d’augmenter le nombre de logements sans accroître l’espace au sol. En matière d’urbanisme, l’ancienne Caisse des Dépôts va être réhabilitée au quartier de la Jallère, et cela rendre 6 hectares à la nature. Place Stalingrad, Allées de Serr, place Calixte Camelle, Allées de Tourny des aménagements se développent. Un lieu original nommé Eugénie-Edoué-Tell abritera des associations et une crèche. Côté culturel, le Musée d’Aquitaine rouvrira en mai et celui des Arts Décoratifs en 2026. Le 4 octobre, le Festival Unisol rassemblera à nouveau les acteurs de la solidarité. Et le maire met l’accent sur l’accueil à Bordeaux, du 29 au 31 octobre, du 7ème Forum Mondial de l’Economie Sociale et Solidaire, un rassemblement international de milliers de participants venus du monde entier.


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