Ce mardi 21 mai, Alain Juppé, le maire de Bordeaux, était au Club de la presse de Bordeaux. Le maire a accordé plus d’une heure d’interview aux journalistes et balayé l’actualité locale, nationale et internationale, répondant à toutes les questions, avec parfois beaucoup d’humour     Ce matin au Club de la presse, Alain Juppé lire la suite

Ce mardi 21 mai, Alain Juppé, le maire de Bordeaux, était au Club de la presse de Bordeaux. Le maire a accordé plus d’une heure d’interview aux journalistes et balayé l’actualité locale, nationale et internationale, répondant à toutes les questions, avec parfois beaucoup d’humour

 

 

Ce matin au Club de la presse, Alain Juppé était  à la fois sérieux et décontracté face à la presse. Il était sous le « feu » des questions de quatre journalistes bordelais, Claudia Courtois, correspondante du Monde et du Point en Gironde, pour le Club, Benoît Lasserre, chef des éditions Gironde à Sud Ouest, Yves Maugue, rédacteur en chef de France Bleu Gironde et Elise Galand pour France 3 Aquitaine.

Au cours de ce long entretien, l’ancien ministre n’a éludé aucun sujet (culture, nouveau stade, élections municipales, vin, Syrie…) et abordé chaque question avec franchise.  Ainsi, interrogé sur Vincent Feltesse, son futur opposant socialiste aux municipales à Bordeaux : « Est-ce un candidat sérieux ? », il a rétorqué : « C’est un piège à con. Si je vous dis non, vous direz que je suis méprisant. Si je vous réponds oui, vous direz que je suis inquiet ». Le ton relevait même parfois presque de la confidence. Le fondateur de l’UMP n’a pas mâché ses mots parfois à l’égard du PS : « on peut faire confiance au PS pour bidouiller les modes de scrutin, afin d’éviter une sanction électorale ». Autre moment témoignant de l’ambiance de cette grande interview, à 11h31, son téléphone sonna et Alain Juppé répondit tranquillement : « je suis à la maison de la presse avec vos collègues ».

Des informations exclusives 

Le maire a aussi livré quelques informations exclusives au Club, entre autres, sur le mariage pour tous. « Trois demandes de mariage entre personnes de même sexe ont été déposées à Bordeaux. Je ne refuserai pas de les célébrer, mais je n’en ferai pas pour autant un événement médiatique comme Noël Mamère, qui avait été dans l’illégalité à l’époque », a-t-il précisé. L’élu est favorable à l’union civile, mais contre l’homoparentalité. A un an des élections municipales, le maire a dévoilé également une partie de son calendrier de candidat. « Je présenterai mon projet 2014-2020 et mon équipe à la fin de l’année », a-t-il indiqué.

L’actualité « chaude » 

Autre sujet « sensible », un éventuel projet de taxation du vin. Sa réponse a fusé quand son avis lui a été demandé : « ce serait une absurdité ». « Il faut distinguer l’éducation à une consommation responsable du vin avec modération et les alcools durs ». Interpellé par notre confrère, Barthélèmy, journaliste spécialisé dans le vin et organisateur du G-Vin avec le Club, sur la nécessité de remédier à la baisse de popularité croissante du vin auprès des Français, Alain Juppé a confié que l’un des objectifs de la future « Cité de la civilisation et du vin »  était de défendre cette idée en amenant les consommateurs « sur le terrain, au sein du plus grand vignoble français ».

Les questions internationales 

Lors des questions de la salle, de nos adhérents, l’avis de l’ancien ministre des Affaires étrangères a été sollicité sur l’actualité internationale. La première question, de Frank Niedercorn, correspondant des Echos en Gironde portait sur la situation en Syrie. « Sur le moyen terme, le régime syrien ne peut pas gagner. La grande question est : comment aider l’opposition. Le problème est que l’opposition n’est pas unie. Je suis plutôt favorable à l’idée de leur livrer des armes », a-t-il expliqué. Concernant le « printemps arabe » , « il n’y a pas à regretter ce que nous avons fait. On est en phase de transition révolutionnaire, qui va durer avec des affrontements qui vont dans le sens de la démocratie. Une bonne partie de ce processus va se jouer autour des femmes », a analysé l’ancien ministre.

La défense du français 

Lorsque Jean-Marie Dupont, ancien directeur régional de France 3 Aquitaine a lancé Alain Juppé sur l’utilité d’enseigner en France entièrement en anglais dans l’enseignement supérieur, celui-ci a été particulièrement disert. : « On a un déficit sur l’anglais. Il faut que nos gamins possèdent plusieurs langues étrangères. Une année à l’étranger, ça se banalise. Enseigner en anglais, ça se fait à HEC, polytechnique. Ça ne me choque pas. Mais, il faut en même se battre pour défendre le français et être plus ambitieux en la matière », a-t-il rappelé. Citant l’exemple d’un magasin de cycles qui s’est anglicisé dans son nom à Hossegor, sur ses terres natales, le maire a l’impression que les Français ne s’intéressent pas à leur langue. « L’avenir du français se joue en Afrique, où il y aura 2 milliards d’habitants en 2050 », a-t-il avancé.

Une rencontre très « utile » pour les journalistes à un an des municipales

Au final, « cette interview au Club avec Alain Juppé était très intéressante, car cela permet de faire le point sur de nombreux sujets et de nourrir notre réflexion à un an des municipales », résume Yves Maugue, rédacteur en chef de France Bleu Gironde. « Souvent, on le croise sur des petits créneaux et un sujet en particulier. Là, c’est global », poursuit-il. Pour France Bleu, cela se traduira par une interview d’Alain Juppé pour son journal et un article pour le Web. Et, l’AFP a tiré deux dépêches de l’entretien, une sur l’idée de taxer le vin et l’autre sur le mariage pour tous. L’ensemble de la rencontre a été filmée par Jean-Michel Destang, prix Albert Londres, et membre du conseil d’administration du Club. Nous vous en proposerons rapidement une synthèse sur notre site.

Nicolas César

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