Le club a accueilli en avant-première la présentation du livre Frères amis co-signé par Mahmoud Doua et Yonathan Lévi qui sont respectivement, imam et rabbin. Le premier se consacre à la vie religieuse à Cenon, le second, militaire retraité marié à une pasteure vit à Libourne et enseigne à l’institut supérieur de formation de l’enseignement lire la suite

Le club a accueilli en avant-première la présentation du livre Frères amis co-signé par Mahmoud Doua et Yonathan Lévi qui sont respectivement, imam et rabbin.

Le premier se consacre à la vie religieuse à Cenon, le second, militaire retraité marié à une pasteure vit à Libourne et enseigne à l’institut supérieur de formation de l’enseignement catholique. C’est précisément à l’ISFEC que le rabbin et l’imam se sont rencontrés en 2012, ont sympathisé, sont devenus amis et ont commencé ensemble à intervenir dans des établissements catholiques d’enseignement sur des questions métaphysiques liées à leurs religions respectives. Et c’est le terrible drame de l’attentat contre les journalistes de Charlie Hebdo qui concrétise leur volonté d’écrire un livre à quatre mains, afin d’essayer d’en finir avec les idées reçues de part et d’autre sur l’islam et le Judaïsme.

Français, républicain et musulman, Mahmoud Doua insiste d’emblée sur le fait que le délit de blasphème n’existe pas et qu’on peut librement en France rire de Dieu et de la religion. Il ne s’est pas privé d’ailleurs de le faire à la vision des dessins de Charlie hebdo.

En l’absence de Yonathan Lévi, que nous aurions aimé entendre, la présentation s’est concentrée autour du retour de ce qui pourrait paraître comme un sentiment religieux mais qui prend chez certains jeunes musulmans l’allure d’une fixation sur des rites et des normes qu’ils croient connaitre mais ne maitrisent pas : port du foulard, nourriture hallal. « Sur les 6200 versets du Coran, deux parlent d’un habit pudique » souligne-t-il. « Ce sont les pères et les frères qui obligent les femmes et les filles à mettre le foulard, rien dans le Coran ne les y contraint ». La question de la violence faite au nom de l’islam vient ensuite. Et quand il aborde la présence d’imams venus de Turquie ou d’Algérie qui véhiculent le salafisme dans les banlieues, il en appelle à l’Etat pour éviter que la religion n’intervienne dans la vie publique.

L’imam Doua aborde ensuite les relations entre juifs et musulmans, le problème de la rupture entre les deux communautés, l’exploitation du conflit israélo-palestinien dans les banlieues qui amène des jeunes qui n’ont aucune connaissance de l’histoire à se lancer dans le djihad.

Questions autour de la laïcité, du vivre ensemble, du fait religieux qui devrait être enseigné à l’école laïque de manière à ce que tout un chacun puisse parler au nom de la connaissance et non des idées reçues, la rencontre a largement dépassé les limites horaires des conférences de presse classiques. Il faut dire que les journalistes eux-mêmes ont parfois une culture des religions un peu spartiate…

Claude Ader-Martin

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