Les 11 et 12 février, la CFDT-Journalistes – et ses 27 élus- tient son Conseil National à Bordeaux pour aller à la rencontre de ses adhérents. Les grandes questions qui agitent la profession seront abordées. Mardi 11 février, une table-ronde sera organisée à l’IJBA à 17 heures, sur l’accès à la profession, la précarité, la reconnaissance lire la suite

Gérard FourgeaudLes 11 et 12 février, la CFDT-Journalistes – et ses 27 élus- tient son Conseil National à Bordeaux pour aller à la rencontre de ses adhérents. Les grandes questions qui agitent la profession seront abordées. Mardi 11 février, une table-ronde sera organisée à l’IJBA à 17 heures, sur l’accès à la profession, la précarité, la reconnaissance professionnelle. Et, un débat sur les pure players aura lieu au Club de la presse le même jour à 20h15.

Entretien avec Gérard Fourgeaud, secrétaire national de CFDT-Journalistes sur les sujets abordés lors de conseil national

Quel sera le premier sujet que vous allez aborder lors de conseil national à Bordeaux ?

Gérard Fourgeaud : Ce sera celui de la précarité et des pigistes. La CFDT-journalistes, notamment par la voix de notre secrétaire nationale adjointe, Isabelle Bordes (journaliste à Ouest-France), est en train de faire le point pour faire remonter des problèmes en termes de barèmes, de formation, d’indemnités chômage et d’organisation de la précarité dans des rédactions. Souvent, les syndicats défendent mieux les CDI que les pigistes, alors que la proportion de ceux-ci ne cesse d’augmenter dans notre profession. La part des précaires (CDD et pigistes) continue de croître régulièrement (7933 journalistes titulaires de la carte, soit 21,6%). Une proportion qui explose pour les premières cartes, à 66% délivrées à des CDD ou pigistes. C’est de notre responsabilité de monter au créneau. Nous demandons la réouverture du protocole pigistes négocié il y a douze ans, c’est à dire une convocation de la commission mixte paritaire auprès du Ministère du Travail.

Il sera aussi question  de la loi sur la protection des sources des journalistes ?

Gérard Fourgeaud : Oui, cette loi devait être discutée en janvier au parlement et elle a été repoussée au mois de mai. Officiellement, parce qu’elle n’est pas prête. Le principe est connu : les journalistes ne dévoilent pas leurs sources, sauf cas extrême, terrorisme, prise d’otages. Ce qui nous gêne dans ce projet de loi, c’est la notion de « sécurité d’Etat », qui s’apparente à celle de « raison d’Etat ». Nous souhaitons une stricte limitation des possibilités d’entraves à la protection des sources aux seuls cas relevant de la criminalité. Les autres motifs invoqués, qu’il s’agisse d’atteinte aux personnes privées et aux intérêts de l’Etat devant être exclus.

La CFDT-Journalistes milite également pour la création d’un Conseil de Presse ?

Gérard Fourgeaud : Aurélie Filippetti s’est exprimée, une première fois en faveur de la création d’un Conseil de Presse, au cours des Assises du Journalisme, à Metz, début novembre. Le 2 décembre dernier, la Ministre de la Culture a nommé Marie Sirinelli, rapporteure du projet de création d’un Conseil de Presse en France, tel qu’il en existe chez nos voisins européens. La CFDT-Journalistes accueille avec intérêt cette initiative de la Ministre qui nous a reçus le 23 janvier. Nous nous sommes prononcés pour un Conseil de Presse qui publierait des avis déontologiques, à la demande du public ou des journalistes. Ce pourrait être un moyen de lutter contre la méfiance de plus en plus forte de nos concitoyens vis-à-vis des médias et de prendre du recul sur notre pratique du métier. Je rappelle que CFDT-Journalistes est le seul syndicat adhérent aux associations indépendantes, telles que l’ODI (Observatoire de la Déontologie de l’Information). Ceci étant, nous sommes bien conscients que souvent, la première source de manquement à la déontologie, c’est la précarité ou l’organisation du travail par la rédaction en chef.

Etes-vous inquiet pour l’avenir de la presse ?

Gérard Fourgeaud : Il y a des sources d’inquiétude, comme la réduction des effectifs dans les rédactions, la concentration de nombreux titres de presse dans l’Est de la France dans les mains du Crédit Mutuel. Mais, que les jeunes se rassurent, cela reste un métier fabuleux. Il ne faut pas hésiter à y aller. Il y a et il y aura du travail pour les jeunes.

Interview : Nicolas César

 

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