Notre confrère retraité de Sud Ouest, Gilles Parenteau, ancien président du Club, vient de publier une autobiographie en forme de roman aux Editions du Panthéon (1). Une belle leçon de vie qui s’adresse à sa descendance, mais aussi à tous ceux qui veulent puiser le meilleur au « coffre » du bonheur. A l’automne de sa vie, lire la suite

Notre confrère retraité de Sud Ouest, Gilles Parenteau, ancien président du Club, vient de publier une autobiographie en forme de roman aux Editions du Panthéon (1). Une belle leçon de vie qui s’adresse à sa descendance, mais aussi à tous ceux qui veulent puiser le meilleur au « coffre » du bonheur.

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A l’automne de sa vie, Gilles prend le prénom de Jean-Paul et s’adresse à Marylou, sa petite-fille, sous forme d’un abécédaire qui raconte sa vie. Il ne sera plus question de Gilles sauf par un clin d’oeil et un sourire, avec l’évocation des « gilles de Binche », ces danseurs folkloriques belges qui amusent l’auteur. Une manière astucieuse de trouver le décalage romanesque qui permet au romancier d’observer le journaliste, alors que celui-ci a passé toute sa vie à faire l’inverse, dans la vie des autres.

 

La lettre A commence avec adagio, celui d’Albinoni, sans exclure « sa reprise par les Doors », aussitôt suivi par « Afrique », « un pan de sa jeunesse ». Mais arrivent très vite « Altruisme » et « Amitié ». Et tous ceux qui ont connu Gilles Parenteau à Bordeaux, militant syndical et associatif, ancien président du club de la presse et acteur de l’Union des Clubs, copain toujours solidaire et sensible aux difficultés des autres, retrouveront bien des souvenirs. Avec aussi Bordeaux, qu’il a quitté à la retraite pour se partager entre Paris et la Corse pour raisons familiales. Mais qui reste son « terroir qu’il aimait pour être fait de mélanges, ceux du britannique et de l’ibérique, du landais et du charentais, du basque et du périgourdin, des aristos du bouchon et des marchandes des Capucins, des immeubles du 18ème et des hangars du port de la Lune (où pour l’Afrique il avait embarqué), du rugby et du foot, des vignes et des pins, de l’océan et des fleuves, des huîtres du Ferret et du bœuf de Bazas, du rouge tannique et du blanc liquoreux. »

Il mettra encore dans son coffre secret, entre autres, les mots « Journalisme » , celui « trépidant de terrain, de contact, d’observation, de vécu, d’analyse, d’écriture, que j’ai connu et qui fut la drogue dont j’ai délibérément accepté d’être longtemps dépendant », « Racines » (« il avait rencontré beaucoup d’hommes et de femmes pensant comme lui que liberté, égalité, fraternité, laïcité sont valeurs essentielles que partout on se doit d’imposer ») ou encore le mot « Vieillesse » : « Je crois que l’on commence à vieillir quand on s’enferme dans le passé, que l’on cesse d’apprendre et de rêver ».

Un témoignage humain et chaleureux, précieux en cette époque troublée, où l’humanité doit à nouveau affronter les ombres de la barbarie.

Jean-Pierre Spirlet

(1)« Le coffre secret », Gilles Parenteau, éditions du Panthéon, 261 pages, 18,40 euros.

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