* Les lecteurs présents vont nous tirer les oreilles. Pourquoi ne pas dire « fabrique » de l’éditorial ? « Faudra t-il s’acheter un dico anglais pour lire Sud Ouest ? » demande un lecteur. Ce n’est qu’une anecdote, car par ailleurs le public de Sud Ouest a relevé des aspects plus profonds et stratégiques du travail de nos lire la suite

* Les lecteurs présents vont nous tirer les oreilles. Pourquoi ne pas dire « fabrique » de l’éditorial ? « Faudra t-il s’acheter un dico anglais pour lire Sud Ouest ? » demande un lecteur.

Ce n’est qu’une anecdote, car par ailleurs le public de Sud Ouest a relevé des aspects plus profonds et stratégiques du travail de nos confrères éditorialistes.

Sud ouest éditorialistes 1
La rencontre – une première dans les locaux de Sud Ouest transformés en studio télé, filmée en direct par TV7 – mettait en scène les 3 éditorialistes du journal autour de Jean Petaux spécialiste de Sciences politiques. Marie Christine Lipani en recense un 4ème. Elle classe parmi eux le directeur général délégué, Patrick Venries, qui a signé le fameux « NON » au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, mais renvoie Jean-Claude Guillebaud dans la catégorie « Chroniqueurs ».

Et donc… les trois mousquetaires ?

Débat organisé par l’ALIMSO ( Président Marcel Desvergne), animé par Jean Petaux et précédé d’ extraits d’une étude de Marie Christine Lipani, chercheuse en journalisme et directrice adjointe de l’IJBA.

 

Il s’agit d’un genre noble, dit l’experte. Il est le « commentaire » par excellence de l’actualité. L’originalité de Sud Ouest est d’avoir un pool de trois journalistes qui se relaient en fonction des affinités et des disponibilités.

Comment se répartissent-ils les sujets ? Discutent-ils du contenu ? Sont ils « consensuels » ? ou leur arrive t’il de se confronter ?

Autant de questions sur les coulisses d’un métier particulièrement exigeant puisque l’éditorial, signé, engage son auteur mais passe le plus souvent pour être la voix officielle du journal.

Tour à tour, Christophe Lucet, Bruno Dive et Yves Harté, le « plus capé »,  se sont prêtés avec simplicité et précision à la curiosité du public.

Yves Harté : directeur de la rédaction adjoint au directeur général délégué : » Quand il y a un désaccord,  oui c’est moi qui décide. Mais c’est rare. Le plus souvent on est d’accord sur le sujet, l’angle, le ton ».

Il n’y a pas pour autant « consensus mou » ! Le journal à ses propres convictions issues de la Libération, européistes, marquées par l’éthique et habillées d’une modération propre aux gens de ce pays gascon.

« Nous ne sommes pas des bateleurs d’estrades »(Y.H.)

Il y a aussi des jours avec et des jours sans.

Et Bruno Dive de prendre l’exemple de ce mercredi même, jour de la rencontre Alimso. Ce jour là plusieurs sujets sont possibles, l’étude enterrée sur les gaz de schistes, les primaires à l’UMP, la situation internationale à Aden. Puis tombe l’annonce du suicide de l’ancien maire de Tours. Le retentissement est immédiat. Le sujet s’impose.

Il faut faire vite, céder à l’émotion ambiante ? « Oui, un peu vite. Le lendemain, j’aurais plutôt anglé sur la récupération politicienne. » B.D.

C’est le secrétaire général de la rédaction, Jean Pierre Dorian qui aura la dernière main sur le texte, c’est lui qui le met en page, et livre son avis en cas de doute.

Ya t’il une ligne éditoriale de Sud Ouest ? Sur les grands débats de société oui.

Exemple, sur la question du mariage gay, les trois éditorialistes étaient d’accord. L’évolution de la société commande. Sur les suites de cette disposition nouvelle, en revanche, tous trois n’étaient pas d’accord.  » Et dans ce cas de figure, ce qui compte, c’est de ne pas insulter l’autre camp. »

Ya t’il un sujet qui ait suscité plus de réactions de lecteurs, insultes ou félicitations ? Bruno Dive : oui, le sort des chrétiens d’Orient. Unanimes à partager notre position de soutien.

Il arrive que des lecteurs en désaccord se désabonnent ? C’est rare. Ils sont spécialement fidèles.

Il nous arrive d’être sévères voire méchants avec ceux qui le méritent ( Amstrong le tricheur, l’enfant emmené au commissariat comme un malfaiteur…) Mais jamais au point de choquer.

Sans être un cri du coeur, Yves Harté au nom de ses compagnons, s’est finalement irrité de la pusillanimité ambiante à défendre certaines valeurs menacées.

L’éditorial ne doit pas être un robinet d’eau tiède.

Sinon, le débat ressurgira ailleurs, plus violent.

Sous tendue par la belle formule de Géraldine Muhlmann, rappelée par MC Lipani :  le journalisme consiste à faire du commun et du lien social tout en injectant du conflit ( au sens de débat contradictoire) gage de démocratie, la discussion a été riche.

 

Suggestions entendues de part et d’autre :

Quand l’actualité le mérite,  pourquoi pas un face à face contradictoire des éditorialistes ?

Et pourquoi pas une femme ?

 

Le débat a été enregistré et peut être revu intégralement sur le site www.sudouest.fr

ET CI-DESSUS ! Vive YouTube !

 

 

Marie Christiane Courtioux

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