Groupe Ecologie et Solidarité

Avec Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et premier vice-président de Bordeaux Métropole, Claudine Bichet, vice-présidente de la Métropole, en charge du climat, de la transition énergétique et de la santé, Clément Rossignol Puech, vice-président chargé des transports, et Isabelle Rami, élue de Talence, le groupe Ecologie et Solidarités de la Métropole est venu partager sa vision des mobilités sur l'agglomération.

 » C’est un enjeu majeur de notre projet territorial, qui relève clairement d’une politique pouvant anticiper, prévenir et réduire. Et le premier enjeu est celui de la décarbonation. » Claudine Bichet rappelle que la métropole de Bordeaux concentre 40% des émissions de gaz à effet de serre, « donc si l’on veut atteindre la neutralité carbone, il faut réduire la place de la voiture, mais aussi végétaliser davantage. C’est un objectif que nous portons. Nous avons trois transitions à accompagner : celle de l’individuel vers le collectif, celle de la propriété à l’usage et celle de la multiplicité des solutions interconnectées. Et tout cela requiert des investissements massifs.« 

Pour Clément Rossignol Puech, les mobilités gèrent souvent les conséquences des déplacements, par une logique de tuyaux et du « tout voiture ». Selon lui, il faut arriver à une logique multimodale, travailler à un écosystème de mobilités douces, « sortir de cet aménagement du territoire par quartiers-dortoirs, avec des distances de plus en plus grandes pour aller travailler. Il faut rendre la ville plus accessible et plus désirable. » Parmi les moyens cités pour une adaptation climatique, il y a les îlots de verdure qui rendent les espaces publics accueillants pour tous.

Concertation sur les boulevards

Et cela a donné un premier grand projet, celui du réaménagement des boulevards de Bordeaux.
« Nous allons les transformer en une nouvelle urbanisation« , déclare Pierre Hurmic, qui estime que « la voiture a été trop longtemps l’architecte de notre espace« . Il rappelle que la circulation est désormais considérablement réduite, avec des espaces pour vélos et pour transports collectifs : « Il y a actuellement 8 000 vélos sur les boulevards, et nous avons réduit les temps de parcours des automobilistes, ce qui a diminué la pollution de 30%. Et ce n’est pas terminé ! ». Il admet que cela ne se fait pas tout seul : « cela demande une concertation avec les habitants, donc on avance tronçon par tronçon. Mais nous allons passer d’un espace routier à un espace urbain. » Et de citer trois opérations à Bordeaux en appui de cette volonté: « Savoir rouler à vélo », campagne menée avec 1 000 élèves de 40 classes de CM2 initiés au vélo, ensuite une démarche cyclo-logistique dans la ville, le tout avec le projet urbain de collecte de bio-déchets dans des bacs sur tout l’intra-boulevard« .

Interrogé par un journaliste qui cite un sondage Tom-Tom classant Bordeaux parmi les villes les plus embouteillées de France, le maire répond « que sur 2023 il y a eu beaucoup de travaux pour améliorer la circulation, cela explique ce classement. » Les aménagements du pont Saint-Jean et l’achèvement du pont Simone Veil doivent contribuer à ce changement. Et à terme, on attend aussi une étude sur le téléphérique, tandis que l’éventualité d’un métro n’est pas mise en pointe par les écologistes.

Pour les voitures partagées

Sur le reste de la métropole, pour les longues distances, Clément Rossignol Puech évoque le RER métropolitain. « Sur la métropole, le nouveau réseau de bus, et notamment le déploiement de sept lignes de plus, offre un mode de liaison entre le bus et le tram. » Il cite la ligne de Saint-Aubin qui reçoit 50 000 voyageurs par jour. Pour Isabelle Rami, élue de Talence et déléguée aux mobilités alternatives, « il faut que l’on puisse répondre aux demandes de rapidité des citoyens par des mobilités actives : 78% des déplacements font moins de cinq kilomètres, et 30% font moins de deux. Il y a vraiment des enjeux. » Elle prône une mise exergue du vélo, « car créer une piste cyclable est bien moins onéreux que de mettre des transports lourds« , et annonce au prochain conseil métropolitain la création de cinq sites pilotes d’expérimentation « pour une ville apaisée« .

Pour autant, le tram sera-t-il sacrifié sur l’agglomération ? Le vice-président aux transports signale que « certains ont annoncé un peu vite la fin de l’extension du tram, or celui-ci est très pertinent, et chaque mode a sa pertinence. » Dans l’immédiatil souligne « que l’on n’oublie pas la route : la voiture électrique peut améliorer la qualité de l’air, mais si l’on remplace toutes les voitures thermiques par des électriques, on aura la même quantité de bouchons ! Nous plaidons pour un grand réseau de voies de covoiturage : deux projets sont à l’étude par l’Etat, sur l’A 10 et l’A62. » Il s’agit d’ajouter une voie à chaque sens d’autoroute, réservée aux voitures partagées. « Et il faudra que chacun ait une station d’autopartage près de chez lui. »
Tout cela exige, selon lui, « un vrai syndicat des mobilités en Gironde, dans le cadre du syndicat régional, et que les autorités des transports mettent en commun les moyens de simplifier la vie des usagers, avec par exemple un abonnement unique. Et il faudra un outil politique d’aménagement qui puisse accompagner les transports. »

Et la qualité de l’air ?

Enfin, dans les transports lourds, l’aménagement du passage des trains au sud de Bordeaux est en plein débat local. Pierre Hurmic place en priorité le problème du bouchon ferroviaire, soulignant que « pour gagner une heure vers Toulouse, on va sacrifier 5 000 hectares de biodiversité ! La LGV ne doit pas aller au-delà de la pertinence. J’invite beaucoup d’élus métropolitains à venir voir les dégâts des trains lancés à 300 Km/heure.« 

Dernier point de la rencontre, la qualité de l’air, évoquée par Claudine Bichet avec la ZFE:  » C’est une mesure extrêmement compliquée, et nous ne disposons pas des moyens de la mettre en place, estime-t-elle. Avec d’autres métropoles, nous avons demandé début juillet à M.Béchu de nous recevoir, nous n’avons toujours pas de réponse. Or, nous serons obligés de l’appliquer au 1er janvier 2025. Pour autant, nous avons d’autres outils sur la qualité de l’air et nous allons concentrer nos efforts.« 

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Liens utiles :

Les actualités du Groupe Ecologie et Solidarité sont à retrouver sur leur site : https://ecologistesbordeauxmetropole.fr/

Schéma des mobilités 2020-2030 de Bordeaux Métropole : https://www.bordeaux-metropole.fr/sites/MET-BXMETRO-DRUPAL/files/export/media/pdf/publications/journal/Journal%20n%C2%B056%20-%204e%20trimestre%202021.pdf

Les informations concernant la réhabilitation des boulevards sont à retrouver ici : https://www.bordeaux-metropole.fr/metropole/projets-en-cours/amenagement-territoire/grands-projets-damenagement/inventer-boulevards#:~:text=En%20septembre%202023%2C%20le%20projet,en%20mati%C3%A8re%20d’espace%20public.

Communiqué de presse sur le bilan annuel des mobilités 2023 de Bordeaux Métropole :

Bilan annuel des mobilités 2023 publié le 26/01/24 :

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