Mardi 4 mai avait lieu la première rencontre pigistes-communicants organisée par l’APACOM et co-organisée par le Club de la presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine. Alors que ce premier contact avait lieu en visio-conférence, le second volet de cette rencontre, lui, se déroulera en physique, lors d’une session de speed-dating, début juin. L’essence de ces initiatives lire la suite

Mardi 4 mai avait lieu la première rencontre pigistes-communicants organisée par l’APACOM et co-organisée par le Club de la presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine. Alors que ce premier contact avait lieu en visio-conférence, le second volet de cette rencontre, lui, se déroulera en physique, lors d’une session de speed-dating, début juin.

L’essence de ces initiatives est simple : échanger sur les problématiques fréquentes au sein des relations entre communicants et pigistes. Quatre pigistes du Club se sont ainsi prêtés à l’exercice : Eva Fonteneau ; correspondante de Libération et journaliste à Sud Ouest, Lisa Macineiras ; pigiste pour France 3 Régions, Simon Barthélémy ; rédacteur en chef de Rue89 Bordeaux et correspondant de La Croix, ainsi que Quentin Guillon ; pigiste depuis 4 ans pour une petite dizaine de médias (Mag Sud Ouest, Omnivore, Le Monde Diplomatique, etc…).

I – Savoir écarter les points faibles 
La première problématique soulevée est liée au nombre considérable de mails que les pigistes reçoivent. La raison ? Le manque de ciblage. En effet, certains communiqués de presse envoyés par mail ne concernent pas la zone géographique correspondante au média ciblé du pigiste, ni à son domaine d’« expertise » ». D’autres n’ont pas d’objet attrayant et noient leur information principale dans le corps de leur communiqué.

La mise en valeur de l’information est pourtant primordiale. Malheureusement, le manque de temps en aura raison si cette dernière est perdue au milieu du corps du communiqué.
Cet impératif temporel s’applique aussi particulièrement pour les pigistes vidéo. Lisa Macineiras explique qu’un reportage est idéalement réalisé, tourné et monté dans une journée avant 19 h. Il est alors crucial pour le communicant de choisir le bon moment pour envoyer son communiqué de presse, afin d’anticiper au maximum l’organisation du tournage vidéo sur le sujet et sur le terrain.

Pour Quentin Guillon, globalement, la forme joue un rôle essentiel dans la manière dont le pigiste va « accueillir » le communiqué de presse ». En effet, les communiqués de presse manquent d’originalité. Bien qu’ils renferment une actualité brûlante ou qu’ils détiennent ce détail nécessaire au pigiste pour écrire sur tel sujet : ils risquent de passer inaperçus car trop de communiqués sont identiques. Comment discerner alors l’extraordinaire de l’ordinaire ?

II – Pour quelles solutions ?
L’extraordinaire passe déjà par la pertinence. La pertinence dans le ciblage concerne la zone géographique et la spécialité du pigiste (société, environnement, religion, politique, mode, culture, etc…) notamment.

Ensuite, l’ordinaire, le traditionnel peuvent devenir extraordinaires. En effet, si l’on se cantonne à la forme traditionnelle de partage de l’information via le fameux communiqué de presse, il paraît clair qu’il faut revoir la formulation de l’objet. Il doit être concis, tape à l’œil et doit directement donner la plus-value de l’information coup de poing. Le pigiste cherche le percutant. Il se doit d’être troublé et bousculé lui-même avant de partager ce sujet à l’auditoire de son ou de ses médias.

D’autre part, il faut aussi garder à l’esprit que les pigistes proposent également des sujets à leurs rédactions. Eva Fonteneau explique, par exemple, qu’elle dispose d’autant de commandes que de propositions pour Libération.

Lisa Macineiras rappelle également que l’interlocuteur avec qui échange le communicant lors de la rédaction d’un papier ou la réalisation d’un documentaire/reportage peut changer bien plus fréquemment qu’on ne le soupçonne.  C’est pourquoi, parfois, le pigiste qui a initialement fait suite à l’information émanant du communicant, peut ne plus faire partie du projet final de la mise en forme de cette actualité. Et cela complique évidemment les échanges entre communicants et pigistes.

Cette relation désormais un peu abimée pourrait être guidée par les réseaux sociaux. En effet, cette rencontre du 4 mai aura aidé à dégager le potentiel qui réside dans l’usage de ces derniers, et plus particulièrement en LinkedIn. Quentin Guillon explique qu’il trouve, en ce réseau, un bon moyen de créer un lien entre émetteur de l’information (le communicant qui suggère une information) et récepteur (le pigiste à qui l’on présente l’information). Quentin se dit plus à même de répondre à un projet qui lui est soumis par message privé sur LinkedIn par exemple. Simon Barthélémy souligne, à cette occasion, l’importance de créer un contact privilégié entre pigistes et communicants. Il concerne une minorité d’entre eux, mais est désormais facilité par la communication sur les réseaux sociaux. Cette liaison permet au communicant de donner en primeur des infos à tel ou tel journaliste. C’est ainsi une relation de confiance qui se crée entre les protagonistes issus des deux secteurs.

Les pigistes présents lors de la rencontre décrivent ensuite Twitter comme un outil de veille pour les journalistes plus qu’un levier pour créer des contacts entre communicants et pigistes. Il sert de lieu de repérage. Enfin, l’utilisation de Facebook, selon Simon Barthélémy, se cantonne plutôt à la veille de certains profils précis. C’est, par exemple, le réseau social à surveiller concernant la primeur des actualités publiées sur le compte de certains élus.

Les ingrédients secrets pour réconcilier pigistes et communicants résideraient alors dans la quête d’originalité, d’extraordinaire dans la forme de l’information, et dans la volonté d’authenticité des relations entre ces deux acteurs. Suite à l’ACTE II, début juin…

Kim Gaborieau

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