L’Observatoire de la Déontologie de l’Information a été présenté lors des dernières Assises du Journalisme à Poitiers ( octobre 2012) Le Président Didier Epelbaum a décrit la démarche de l’Observatoire comme prudente, apaisée, réfléchie, positive, dans l’intérêt des journalistes et de leurs journaux. Il ne s’agit pas d’un groupuscule d’intégristes ! On pourrait ajouter en lire la suite

L’Observatoire de la Déontologie de l’Information a été présenté lors des dernières Assises du Journalisme à Poitiers ( octobre 2012)

Le Président Didier Epelbaum a décrit la démarche de l’Observatoire comme prudente, apaisée, réfléchie, positive, dans l’intérêt des journalistes et de leurs journaux.

Il ne s’agit pas d’un groupuscule d’intégristes !

On pourrait ajouter en ces temps de concurrence effrénée, que la déontologie, qui est la légitimité du journaliste, est son meilleur argument de vente. Elle est pour la public la meilleure garantie de la bonne info, face à l’infobésité des bonimenteurs.  MCC

Le club de la presse de Bordeaux dédie une page à

l’observatoire de la déontologie de l’Information.

Nous la mettrons à jour en postant les travaux dont l’ODI nous adressera le compte-rendu

3/23 janvier 2013

Appel de l’Observatoire de la Déontologie de l’Information

Comme nous, vous souhaitez une information de qualité.

Comme nous, vous êtes conscient de l’importance de l’éthique pour la crédibilité des médias.

L’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI), créé en septembre 2012, effectue une « veille » en matière de déontologie journalistique et interroge les pratiques professionnelles pour dégager des tendances sur la durée dans un rapport annuel.

Dans ce but, l’ODI recueille les faits concernant les pratiques déontologiques dans l’information diffusée par les médias français (presse écrite, radio, télévision, médias en ligne).

Nous vous proposons de mettre votre perspicacité au service de ce travail. Si vous avez connaissance d’un manquement à la déontologie ou d’un exemple de bonne pratique (à compter de juillet 2012), faites-le nous connaître. Nous ne recensons que les faits et en aucun cas ce qui relève des opinions. Nous sommes organisés en groupes de travail dédiés à des thèmes particuliers. Vous pouvez transmettre vos informations au groupe qui vous semble le plus pertinent :

  • – Exactitude et véracité de l’information, équité : Didier Epelbaum : d.epelbaum@free.fr  ;
  • – Conflits d’intérêts collectifs et individuels : Kathleen Grosset : kgrosset@gmail.com ;
  • – Justice et faits divers (respect du droit et de la déontologie) : Thierry Magnol th.magnol@sudouest.fr ;
  • –Sources (protection des, accès à, relations avec) : Jacques Morandat : j.morandat@free.fr ;
  • – Conditions de production de l’information : Patrick Eveno :  peveno@wanadoo.fr ;
  • – Initiatives en faveur des « bonnes pratiques » de l’information : Yves Agnès  yves.agnes@noos.fr .

Lorsque vous nous informez d’un événement qui vous paraît pertinent, merci de mentionner :

  1. L’identité du donneur d’alerte ;
  2. La date de diffusion :
  3. Le ou les médias concernés ;
  4. Des éléments descriptifs du fait invoqué ;
  5. La nature du problème posé ;
  6. Les démarches de plaignants éventuels : internet, plainte au CSA…

Le bureau de l’ODI

 

2/ 18 janvier 2013

ODI  Notice d’alerte

 

Mars 2011-2013

 

1. Eléments de référence

11 : L’identité du donneur d’alerte : Didier Epelbaum

12. En quoi cette « affaire concerne t-elle l’ODI ?

Les informations sur la Syrie ont en grande majorité pour origine des sources non-journalistiques et incontrôlables. 

13. Un titre informatif, qui indique de quoi on parle

Les informations sur la « révolution syrienne », quelle fiabilité ?

14. La date de première diffusion

Mars 2011

15. Le ou les médias concernés

Tous

14. Catégorie déontologique (exactitude, sources, conflits d’intérêts, respect des personnes, équité ? autres ?)

Crédibilité des sources

16. Format de diffusion (article, sujet JT, magazine TV, vidéo, émission de radio, photo, etc.)

Tous médias

2. Eléments descriptifs

21. Les faits.

21.1

Un exemple :

lemonde.fr  titrait son édition du 22 juillet 2012  : « Syrie : 1,2 million de manifestants à Hama et Deir Ezzor ». « A Deir Ezzor (ville située près de la frontière irakienne, Ndlr), ils étaient plus de cinq cent cinquante mille à la fin de la manifestation, et à Hama, ils étaient plus de six cent cinquante mille ». (Source : OSDH)

Or les deux agglomérations citées par l’« OSDH »  comptent 150 à 200 000 (Deir Ezzor) et 650 à 700 000 (Hama) habitants, selon les estimations les plus récentes.  Le chiffre  de 1.2 millions de manifestants est supérieur à la totalité de la population locale.

Cf. Guy Delorme sur le site « Info Syrie » :

(http://www.infosyrie.fr/decryptage/manifestations-dopposants-la-calculette-de-rami-saffole/)

21.2

Un autre exemple :

Icône de la « révolution » syrienne après la « découverte » de son corps décapité et démembré, Zainab al-Hosni, jeune Syrienne de 18 ans, a ressuscité en octobre 2011 en accordant une interview à la télévision officielle syrienne. « Je me suis présentée aujourd’hui à la police pour dire la vérité. Je suis vivante, contrairement à ce qu’ont dit les menteurs des chaînes de télévision par satellite ». Elle estime que sa mort a été inventée pour « servir les intérêts étrangers ». Oui, mais la Zainab présentée à la télévisdion syrienne est-elle la bonne

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/10/05/zeinab-al-hosni-victime-de-la-repression-syrienne-reapparait-a-la-television_1582771_3218.html

21.3

Les combats qui se déroulent depuis mars 2011 auraient fait plus de 60.000 tués selon les statistiques communiquées par des sources uniquement syriennes, reproduites par l’ensemble des médias et adoptés par les Nations Unies.

21.4

A part quelques initiatives rares, les journalistes étrangers n’ont pas accès aux sources directes ou aux zones de combats. Les médias se réfèrent à trois sources principales :

  • L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH https://www.facebook.com/syriaohr  ) aurait été fondé en 2007 et fonctionnerait sur des fonds saoudiens et qataris. Selon ses détracteurs, il serait une émanation des des Frères Musulmans et certains de ses militants auraient été condamnés pour activisme violent[1] ». Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH est parfois surnommé « le prince de la désinformation sur la Syrie[2] ».  Il est installé à Londres depuis huit ou dix ans et revendique un réseau de 200 militants. Il serait le seul militant du réseau vivant à l’étranger. Selon lui, les militants de l’OSDH ne se connaissent pas entre eux et sont en contact anonyme par Internet.
  • Le « Conseil National Syrien » (porte parole à Paris : Bassma Kodmani). http://www.syriancouncil.org/
  • Les médias du gouvernement du président Bachar El Assad http://ambassadesyrie.fr/ http://sana-syria.com/index_fra.html (Agence de presse officielle)

 

22. Les sources de base de cette information (qui a donné l’alerte, ceux qui s’en sont emparés, des personnes ou médias impliqués…).

23. Les démarches de plaignants : internet, plainte au CSA…

Pas connaissance de démarches.

 

 

3. Eléments d’enquête

31. Vérifications déjà effectuées et compléments d’enquête déjà rassemblés.

32. Vérifications et compléments à chercher.

33. Interlocuteurs identifiés et à trouver.

  • Ignace Leverrier, ancien diplomate (blog du Monde.fr « Un œil sur la Syrie »)
  • Bassam Tahhan, enseigne la littérature arabe, franco-syrien.
  • Judith Cahen (Inalco), enseigne l’arabe, spécialiste de la Syrie
  • Jean-Marie Quéméner (Journaliste, biographe de Bachar El Assad)

 

4. Le questionnement à ce stade

Les questions que cela pose : sur le respect du droit, sur l’application des principes déontologiques, sur le rôle de la chaîne de fabrication et de la hiérarchie, sur les pratiques journalistiques, etc.

  • Les informations sur la Syrie sont-elles fiables ?
  • Prend t on le recul nécessaire avec des sources qui sont souvent juges et parties ?
  • Le public est-il informé des difficultés de collecter l’information en Syrie et de la nature réelle des sources,

 


[1] Alain Chouet, Ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, expert du monde arabo-musulman, en poste en Syrie durant plusieurs années, Marianne2, 20 juil. 2012, http://www.marianne2.fr/Syrie-les-dangers-de-l-apres-Bashar-El-Assad_a220851.html

[2] Charly Skelton, The Guardian,  12 juil. 2012.

 

1/ 16 janvier 2013

Observatoire de la déontologie de l’information

Contribution groupes de travail

 

Contribution groupes « Conflits d’intérêts » et « Conditions de production de l’information »

Les informations résumées ci-après sont issues du livre « La mort de L’information » (2007) de l’ex-journaliste Albert du Roy et plus particulièrement du chapitre « De  l’indépendance et de la connivence ».

Les différents risques analysés par Albert du Roy concernent :

La connexion économique avec l’Etat (aide financière, abonnements des administrations au profit de l’AFP, label CPPAP)

La connexion économique avec de grands groupes spécialisés dans le domaine de la communication (avec notamment des risques d’autocensure et d’intervention directe du propriétaire)

Une connexion économique (plus insidieuse) avec la publicité, principale source de financement de la plupart des journaux (avec une influence certaine des services de publicité sur le contenu rédactionnel des journaux)

Des connexions politiques (influence du Ministère des Finances, nature politique du CSA, consanguinité personnes politiques/journalistes, suspicion de connivence)

Des conflits d’intérêts manifestes (extraits ci-après) :

« Un critique littéraire cumulant cette fonction avec celle de directeur de collection dans une maison d’édition, un spécialiste des affaires militaires gardant parallèlement ses activités d’officier  traitant de la DGSE, un journaliste médical également conseiller en relations publiques d’un groupe pharmaceutique, un directeur de journal habitant un bel appartement à loyer très modéré concédé par une municipalité, un promoteur immobilier ou une compagnie d’assurances, un patron de radio privée cumulant cette fonction avec celle de président d’une chaîne parlementaire financée par des fonds publics, un journaliste politique assurant le training d’un ministre avant une émission…»

« De telles anomalies ne sont pas –quand même ! – la règle générale, mais sont trop nombreuses pour être négligées. Publiques ou non, elles contribuent au malaise interne à la profession, et à la perte de crédibilité des médias »

Des réflexions en faveur de « bonnes pratiques » (domaines extérieurs à celui de l’information)

Domaine politique (proximité entre sphère politique et monde de l’information)

La Commission de modernisation de la vie politique (Commission Jospin) a émis des propositions afin de prévenir les conflits d’intérêts en matière politique et notamment :

  • La nécessité d’une déclaration d’intérêts et d’activité qui serait publique pour les ministres et parlementaires
  • La création d’une Autorité de déontologie de la vie publique qui contrôlerait ces déclarations d’intérêt et conseillerait les institutions en matière de déontologie

Domaine de l’entreprise (les médias et groupes de presse sont des entreprises de l’information)

La Commission éthique du MEDEF recommande l’organisation d’une réflexion en interne, l’identification des conflits d’intérêts potentiels, la nécessité de déclarations d’intérêts, la mise en place d’autorisations, d’abstentions, d’interdictions ainsi que des structures et moyens nécessaires à la mise en œuvre, au contrôle et à la sanction du non respect des mesures prises.

L’Institut Français des Administrateurs (IFA) préconise la procédure des conventions réglementées (dispositif encadrant les contrats conclus entre la société et un dirigeant ou un actionnaire et entre deux sociétés) comme outil de prévention des conflits d’intérêts.

Une réflexion organisée par le Centre Jacques Cartier à Lyon le 20 novembre 2012 sur le thème des conflits d’intérêts

Voici les coordonnées des responsables du colloque :

Blandine MALLET-BRICOUT, Professeur à l’Université Jean Moulin-Lyon 3, membre de l’Équipe de droit privé, Correspondante Rhône-Alpes de l’Association Henri Capitant

Denis MAZEAUD, Professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris 2), Président de l’Association Henri Capitant

Michelle CUMYN, Professeure titulaire, Faculté de droit, Université Laval

Benoît MOORE, Professeur, Titulaire de la Chaire Jean-Louis Beaudouin en droit civil, Faculté de droit, Université de Montréal, Secrétaire-général du groupe québécois de l’Association Henri Capitant

 

En conclusion de cette réflexion sur l’indépendance de l’information, trois éléments-clés me semblent se dégager :

  • La procédure de déclaration d’intérêts
  • L’élaboration d’un code de déontologie de l’information
  • La mise en place d’une autorité de régulation

 

André VIALETTE 16 Janvier 2013

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