Trois jours de débats passionnés pour un sujet à controverse : l’Europe. En voici quelques aperçus en images : LES TRIBUNES DE LA PRESSE 2014 Et le journal des Tribunes sur Facebook (incontournable) https://www.facebook.com/tribunes.presse   Jean Pierre Tuquoi, maître d’oeuvre des Tribunes de la Presse dresse un premier bilan de l’édition 2014   MCC : lire la suite

ban_clubpresse_640x320Trois jours de débats passionnés pour un sujet à controverse :

l’Europe.

En voici quelques aperçus en images :

LES TRIBUNES DE LA PRESSE 2014

Et le journal des Tribunes sur Facebook (incontournable)

https://www.facebook.com/tribunes.presse

 

Jean Pierre Tuquoi, maître d’oeuvre des Tribunes de la Presse dresse un premier bilan de l’édition 2014

 

MCC : Les Tribunes sont moins un regard sur les événements qui ont marqué l’année du journalisme,  qu’un débat sur les situations ou faits marquants de l’année internationale, à travers le prisme de ce métier.

Quels faits majeurs aviez-vous retenus pour cette édition ?
 
-JP Tuquoi: Que l’on peut organiser trois jours de débats sur l’Union européenne et remplir un auditorium comme celui du TnBA.
On m’avait mis en garde sur le thème « l’Europe, c’est un sujet qui ennuie tout le monde. Tu ne vas avoir personne pour assister aux débats », etc.
En réalité, l’Europe, son avenir, ses relations avec les autres grands ensemble intéressent.
On peut être pour ou contre l’Europe telle qu’elle se dessine, la défendre ou la pourfendre – pour reprendre le titre des Tribunes – le sujet intéresse, en particulier les jeunes qu’ils soient lycéens ou étudiants.

 

 

-MCC: Coïncidant avec les Tribunes, centrées sur l’Europe, on a appris par le menu la façon dont un pays, le Luxembourg, organise légalement l’évasion fiscale des multinationales, ce qu’on savait déjà.
Cela a t’il infléchi les débats ?

 

-JPT: Non, les papiers publiés dans les quatre quotidiens européens auxquels vous faites allusion n’ont pas infléchi la thématique des débats mais la politique fiscale du Luxembourg, son attitude on ne peut plus ouverte et accueillante à l’encontre des multinationales a été abordée au cours de la discussion entre le public et les intervenants  qui a suivi un débat.
 

 

-MCC : Parmi les journalistes internationaux, quel témoignage a le plus surpris, ou touché ?
 
-JPT: C’est difficile à dire. Quelques uns ont marqué. Je pense au journaliste marocain Aboubakeur Jamaï, l’un des plus brillants esprits du royaume, qui a su trouver les mots qu’il fallait pour évoquer le dossier de l’émigration africaine en direction de l’Europe.
Le dessinateur israélien Kichka a également été très apprécié. J’observe qu’il a signé beaucoup de livres à la librairie des Tribunes.
Enfin, l’atelier organisé autour du journaliste voyageur italien Paolo Rumiz a fait le plein. Je redoutais le pire parce que sa notoriété en France n’est pas immense. En fait, comme ses livres ont été traduits il a un public de fidèles. Ses livres sur les traces d’Hannibal ou son voyage « aux confins de l’Europe » sont formidables.

 

 

-MCC: Est ce qu’à travers les Tribunes, on a pu constater l’évolution de la notion de démocratie et les tentations d’indépendance des régions d’Europe ? ( Ecosse, Catalogne, Belgique flamande…Europe centrale)

 

-J’avais organisé un débat entre souverainistes et décentralisateurs. La défection d’Henri Guaino à la dernière minute – pour cause de rédaction d’un discours du candidat Sarkozy semble-t-il – m’a contraint à changer mon fusil d’épaule. Les discussions ont été plus consensuelles même si la fougue, le tempérament enflammé de Jean Quatremer, le correspondant de Libération à Bruxelles,  ont suscité quelques remous dans la salle comble du TnBA.

 

 

-MCC: L’opposition « technocratie »-« politique » est-elle toujours d’actualité ? Au total, l’Europe fait-elle plutôt envie que pitié ?

 

Elle est très critiquée y compris par plusieurs des intervenants des Tribunes. On l’a constaté en particulier dans un débat sur le travail des journalistes en poste à Bruxelles. Ils ont été très sévères sur la commission Barroso et son bilan. Ce pauvre président de la commission en a pris pour son grade. Pendant les deux mandats qu’il a effectués à la tête de la commission, en gros, il n’a rien fait. Les débuts de son successeur, Jean-Claude Juncker, sont jugés nettement plus encourageants.

 

 

-MCC: Le travail des journalistes est-il apparu en général plus difficile, plus dangereux ? ( sachant que des confrères ont été décapités comme un message sanglant de terroristes fanatiques à la démocratie)

 

-C’est un thème qui n’a pas été abordé durant les Tribunes. Il n’avait pas à l’être. On risque peu lorsqu’on est en poste à Bruxelles…
-MCC: Déjà une idée, un thème pour l’édition 2015 ?  Des projets pour l’organisation technique, pour renforcer l’attrait… concert public pour les jeunes ?

 

 

Oui, j’ai une idée. Mais il faut que la teste avant d’en dire plus. Pour le reste, tout est question de budget. Vous savez que les Tribunes n’existeraient pas sans l’appui du conseil régional d’Aquitaine. Vous savez également que l’argent public ne coule pas à flot. Le développement des Tribunes est lié à la venue de partenaires extérieurs. Nous en avons quelques uns. Il faut en trouver d’autres si l’on veut faire grandir l’évènement. Quant à organiser un concert, c’est exclu pour des raisons financières. Je cherche plutôt à développer le volet dessins de presse par le biais d’expos et en faisant venir davantage de dessinateurs de presse.

 

 
-Toute observation que vous aimeriez ajouter ?

 

Un souhait: que cette manifestation continue à faire son chemin en Aquitaine. Elle a su trouver son public. Il nous faut le développer. J’aimerais prolonger les Tribunes en faisant venir des journalistes et des dessinateurs de presse dans les lycées aquitains. Quand je vois le succès de l’atelier auquel j’avais invité Nicolas Brimo du Canard Enchaîné et l’intérêt des lycéens je me dis qu’il y a une piste à creuser.

 

 

Jean Pierre Tuquoi, propos recueillis par Marie Christiane Courtioux

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